Les 25 mettent toutefois l'accent sur la poursuite de la lutte contre le terrorisme. Les vingt-cinq ont les yeux rivés sur le 29 septembre, date de la tenue du référendum sur la charte pour la paix et la réconciliation nationale. Abdelkader Messahel, ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines a réuni mardi 6 septembre, à Alger les ambassadeurs de pays membres de l'Union européenne (UE) pour leur expliquer, précise une dépêche de l'APS, le projet de charte pour la paix et la réconciliation nationale. Tournant crucial dans la vie politique du pays, avec lequel l'Union européenne (UE) a conclu un accord d'association - qui est d'ailleurs en vigueur depuis le 1er septembre- le projet présidentiel intervient cependant dans un contexte international qui, depuis le 11 septembre et notamment les attentats récents de Londres, ne lui est pas tout à fait favorable. Car le monde, sous la houlette américaine, converge peu à peu vers la constitution d'un «bloc» de lutte ce qui rappelle nos «éradicateurs» des années 90, et semble résolu dans sa démarche éminemment «sécuritaire» vis-à-vis du terrorisme international. Parce qu'aussi d'autres pays comme la Grande-Bretagne, réputés souples avec les extrémistes, sont en train de radicaliser leur politique sécuritaire, les pouvoirs publics, eux, se doivent ainsi de négocier avec doigté la mise en oeuvre de la future loi, faire passer en douce la pilule de sorte à apaiser les craintes exprimées ici et là dans le vieux continent. Tout au long de la rencontre, M.Messahel s'est efforcé de rassurer les partenaires de l'Algérie, en insistant sur les répercussions qu'il juge «positives» de la charte en ce qui concerne, de prime abord, la stabilité de la région mais aussi pour le renforcement de la coopération entre le sud et le nord de la Méditerranée. Pour autant, il n'est pas sans rappeler que parallèlement à la politique de réconciliation engagée depuis l'élection de Bouteflika à la tête du pays en 1999, l'Algérie ne s'est jamais départie de son engagement dans la lutte antiterroriste. Mieux, avec les appuis que celle-ci compte auprès de certaines puissances dont les Etats-Unis et la France, elle se considère comme partie prenante dans cette lutte mondiale. L'assassinat, récemment, des deux diplomates algériens par les islamistes en Irak, qui sonne comme un «avertissement» à l'Algérie qualifiée d' «allié de l'Amérique» en est la preuve tangible. C'est là une politique à double détente qui semble avoir convaincu l'Union européenne alors même que quelques pays membres continuent à manifester leur réticence à l'idée d'une quelconque réconciliation à l'instar du Royaume-Uni. En l'absence de son ambassadeur à la réunion de mardi, le chargé d'affaires de l'ambassade dont le pays assure actuellement la présidence de l'UE, a, dans une réaction mesurée, préféré focaliser sur l'intérêt que Londres accorde au renforcement de la coopération antiterroriste avec l'Algérie. «Nous avons un problème commun et ensemble on peut travailler pour le surmonter», a-t-il soutenu. Les autres diplomates, ceux notamment de France, d'Espagne ou d'Allemagne ont montré, quant à eux, plus d'allant et moins de « frilosité » à l'initiative présidentielle. Il s'agit pour l'ambassadeur de l'Espagne, Juan Lena «de grand projet qui engage tout le monde pour faire aboutir les réformes et de là asseoir la démocratie et la stabilité et tourner la page de la violence et de l'insécurité». Avis partagé par Hubert Colin de La Verdière, ambassadeur de France qui, de son côté, a expliqué que «le référendum qui se présente est interprété par nous comme se situant dans le cadre d'une politique que nous n'avons cessé d'appuyer». Selon l'APS, la présidente de la Commission nationale sur la gouvernance dans le cadre du Mécanisme africain d'évaluation par les pairs (Maep) a qualifié, hier, le projet de charte de «civilisationnelle» et de «preuve de bonne gouvernance».