Il ne s'agit pas seulement de pomper l'argent du pétrole L'accord secret aurait été conclu entre d'une part, l'Arabie saoudite, l'Egypte et la Jordanie et d'autre part, les Etats-Unis et Israël. L'intervention, mardi dernier, d'un politologue saoudien dans une émission «Noqtathiwar» sur la chaîne BBC Arabia, domicilié aux Emirats arabes unies, ne constitue pas seulement un ballon de sonde de l'opinion publique arabe, mais un indice qui permet une lisibilité des derniers développements dans le dossier du conflit palestino-israélien. L'intervenant saoudien conseille clairement aux Palestiniens de «se contenter de quelques parcelles d'El Qods où sont situés les Lieux saints de l'islam, qui seront cogérés par l'Arabie saoudite qui a une grande expérience dans la gestion des Lieux saints, et l'Autorité palestinienne». Cette «proposition» est présentée par le politologue saoudien comme un «immense acquis politique pour les Palestiniens». Manifestement, cet intervenant est plus qu'un politologue et sa déclaration est plus qu'une proposition d'autant plus que l'Arabie saoudite s'est placée de fait, comme leader du monde sunnite et à ce titre, s'estime en droit de diriger les Lieux saints des musulmans, en attendant d'en être les leaders politiques. Tout porte à croire que le forcing saoudien sur la scène diplomatique internationale vise à faire du Royaume wahhabite l'Etat pivot du monde musulman et une partie prenante du règlement (à sa manière) du conflit palestino-israélien qui semble être en situation de blocage totale. Les divisions inter-palestiniennes et les luttes d'influence entre Fatah et Hamas, risquent en effet d'imposer à terme, un Etat palestinien bantoustan, sans souveraineté militaire. Selon un journal égyptien, El Masri El Youm, un deal aurait été fait entre d'une part, l'Arabie saoudite, l'Egypte et la Jordanie et d'autre part, les Etats-Unis et Israël pour un règlement forcé du conflit palestino-israélien. Samedi dernier, le journal égyptien, El Masri El Youm avait rapporté que le deal porte entre autres, sur un échange de territoires entre l'Egypte et Israël afin de dépasser la problématique des colonies juives en Cisjordanie. Dans cette perspective, l'Egypte céderait des territoires dans le Sinaï au profit des Palestiniens, contre des territoires équivalents dans le sud-ouest du désert du Neguev annexé par Israël. Le territoire devant être cédé aux Palestiniens de Ghaza est d'une superficie de 720 km2 allant de Rifah à El Arich. Par ailleurs, le magazine Sputnik citant le journal Al Arabi El Djadid, révèle le deal politique qui aurait été conclu entre ces mêmes parties. Ainsi, il est rapporté que lors d'un entretien téléphonique avec Jared Kushner, conseiller et gendre de Donald Trump, ainsi qu'avec un autre responsable américain proche du dossier du «deal du siècle», le général Abbas Kamel, directeur des renseignements généraux égyptiens, «aurait fait part à ces deux derniers de propositions qu'auraient formulé l'Arabie saoudite et l'Egypte concernant la modification des termes du «deal du siècle», concernant la résolution du conflit israélo-palestinien, afin de permettre au président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, et aux autres chefs d'Etat arabes de signer l'accord, sans s'exposer à la colère de leurs opinions publiques». Selon des sources diplomatiques américaines et égyptiennes citées par le journal Al Arabi Al Djadid, l'entretien aurait eu lieu lors de la dernière rencontre à Tel-Aviv, le 4 avril 2018, entre le responsable égyptien et le directeur du Service de sécurité intérieure israélien (Shabak), NadavArgaman. Les mêmes sources, auraient confié au même journal, que «parmi les propositions saoudo-égyptiennes, formulées par la partie américaine, figurerait celle d'un communiqué que ferait l'administration Trump, dans lequel il serait fait mention que les Etats-Unis, bien qu'ils aient reconnu Jérusalem comme capitale d'Israël et qu'ils aient décidé d'y transférer leur ambassade, ne renieraient pas pour autant les droits d'accès aux Lieux saints de la ville, aux Palestiniens et aux peuples musulmans en général, comme ils devraient soutenir les droits des Palestiniens à vivre en paix à l'intérieur de la ville sainte». Il serait aussi question «d'introduire des amendements sur certaines clauses du «deal du siècle» concernant les droits des réfugiés palestiniens». Le journal El Arabi Al Djadid citant toujours ses sources diplomatiques américaines et égyptienne affirma que «le président Mahmoud Abbas refuserait encore de signer l'accord ou d'y même participer, malgré la pression qu'exerceraient sur lui l'Egypte et l'Arabie saoudite dans ce cadre, et dont la dernière en date comprendrait sa tentation par une assistance financière et politique, y compris le fait de lui confier la pleine gouvernance de la bande de Ghaza avec le consentement du Hamas», et ce en plus «d'un accord sur une formule qui satisferait toutes les parties sur la question des armes des factions palestiniennes». Si ces révélations sont fondées, Mahmoud Abbas et Khaled Mechâal finiraient par accepter «le deal» d'autant plus que ni Fatah ni Hamas ne bénéficient de la popularité d'antan. Les leaders politiques palestiniens, notamment ceux de Fatah et Hamas sont discrédités aux Leux d'une population qui voit sa cause se banaliser et ses sacrifices s'éterniser vainement. Fatah et Hamas, ont en fait, besoin juste de moyens financier et de parrains extérieurs, pour assurer leur mainmise sur la Cisjordanie et Ghaza. A ce titre, «le deal» prendrait en charge ce volet financier qui «comprendrait de grosses sommes d'argent sous forme d'aide pour améliorer les conditions de vie dans les territoires palestiniens et pour donner à l'Autorité un coup de pouce populaire qui aiderait son président à surmonter les objections auxquelles il serait confronté», auraient confié les mêmes diplomates américains au quotidien. La Jordanie qui a une frontière importante avec la Cisjordanie, redoute deux bombes à retardement, l'une sociopolitique liée à sa population en majorité d'origine palestinienne l'autre naturel lié au problème de manque d'eau, objet de litige depuis des lustres entre Tel-Aviv et Amman. C'est à ce titre que la Jordanie redoute que la décision de Trump de transférer l'ambassade américaine à EL Qods ne provoque une troisième intifadha. A ce propos, les sources d'Al Arabi Al Djadid auraient fait savoir que «le roi de Jordanie, Abdallah II, aurait clairement dit à l'Administration américaine que le scénario de règlement actuel provoquerait une troisième Intifada». «Le défi ne serait pas de trouver une personnalité palestinienne qui accepterait de signer l'accord, mais le problème principal serait d'empêcher le déclenchement d'une troisième Intifada», aurait ajouté le souverain jordanien selon le quotidien.Concernant la possibilité de reprise des négociations entre Palestiniens et Israéliens, le «prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, aurait promis à l'administration américaine lors de sa visite à Washington, que le prochain sommet arabe qui se tiendra à Riyadh, discuterait du moyen de faire pression sur Mahmoud Abbas pour qu'il accepte de reprendre les négociations sur la résolution du conflit israélo-palestinien après le mois de Ramadhan», auraient déclaré les mêmes sources américaines citées par le journal.