L'ambiance protestataire était au rendez-vous Les citoyens, à leur tour, saluaient ce geste et encourageaient les manifestants à poursuivre le mouvement. Comme chaque mardi, les étudiants et les enseignants étaient au rendez-vous pour une marche. Les manifestants se sont rassemblés à l'université des frères Mentouri avant de faire une longue marche jusqu'au centre-ville. Ils ont sillonné toutes les artères depuis la place Kennedy, en passant par la rue Abane Ramdane et la place des Martyrs, avant de rejoindre la rue Boudjriou, ex-saint-Jean. Durant leur marche, les manifestants diront «non au prolongement du mandat du président de la République», «non à Bedoui et Lamamra». D'autres slogans étaient notés sur des affiches comme «RND-FLN dégagez», «Nous sommes unis, vous êtes finis» ou encore «nous sommes l'avenir de l'Algérie». Le mouvement des protestations ne faiblit pas, même si les étudiants étaient moins nombreux hier, selon eux, la rentrée est pour la semaine prochaine et le mouvement connaîtra un nouvel élan et un nouveau souffle, car leurs camarades s'y préparent». Ils semblent déterminés à aller jusqu'au bout pour ce changement qu'ils veulent pacifique. Tout autant que les enseignants, les étudiants sont conscients de la situation actuelle pour dire: «On veut un changement dans le calme et la sérénité, on n'est pas là pour provoquer des troubles», ils ajoutent: «ce gouvernement, dont on ne veut plus, doit céder la place aux compétences et aux technocrates et si on est dans cette situation aujourd'hui, c'est uniquement par leur faute.» Pour les manifestants, «ceux qui ont géré le pays jusqu'à présent, ont pris les mauvaises décisions et la faillite causée est de leur faute, ils ne sont pas à leurs place, alors qu'ils cessent leurs manoeuvres et qu'ils laissent place à la raison et de toute façon leur départ est sans condition, voire une évidence». Lors de leur marche, les enseignants et les étudiants ne manqueront pas de saluer les forces de l'ordre présentes en force au centre-ville scandant: «les policiers sont nos frères», enchaînant: «jeich chaâb khawa khawa.» Ils s'arrêteront juste à proximité du groupement de la Gendarmerie nationale pour chanter haut et fort l'hymne national. Les citoyens, à leur tour, saluaient ce geste et encourageaient les manifestants à poursuivre le mouvement. Les revendications sont claires, elles exigent le départ du gouvernement mais disent aussi non au prolongement.