Le président du RCD, Mohcine Belabbas «Le seul article qui vaille d'être appliqué est l'article 07...» Le président du RCD, Mohcine Belabbas, a indiqué, hier, lors de sa conférence de presse tenue hier au siège du parti à El-Biar(Alger) que «l'activation de l'article 102 est dépassée par les événements. Le seul article qui vaille d'être appliqué et qui est déjà activé par le mouvement populaire est l'article 07 de la Constitution». L'arrière-pensée à travers l'activation de cet article est «de récupérer le pouvoir concédé à Bouteflika en 1999», a soutenu en substance le premier responsable du RCD. Pour M. Belabbas, «le chef d'état-major de l'ANP, Gaïd Salah, qui n'avait pas à s'immiscer dans le débat politique en cours à travers son discours prononcé avant-hier à Ouargla, a outrepassé ses prérogatives». Cette «intrusion» est qualifiée d'un «dérapage» aux conséquences dangereuses. Il a réitéré que «l'activation dudit article en ce moment précis est un coup d'Etat contre les revendications du peuple exprimées depuis le 22 février dernier». «Partout dans le monde, l'institution militaire est conçue uniquement pour s'occuper de la Sécurité nationale et l'intégrité territoriale et de la sécurité des frontières», a-t-il souligné. «L'état-major dans les pays qui se respectent c'est un centre de conseillers au sein du ministère de la Défense pas plus et son chef ne fait que coordonner les actions opérationnelles de l'armée», a-t-il ajouté. «Il n' y a aucune loi algérienne qui a décrété que le chef d'état-major est le chef suprême des forces armées», a-t-il noté. «Toutes ces question doivent être abordées lors de la transition où l'armée est également concernée», a-t-il indiqué. A propos des appels adressés à l'ancien président de la République Liamine Zeroual pour diriger la période de transition à la demande de la majorité de la population, il a estimé que «l'ex-président de la République avait une grande part de responsabilité dans l'impasse politique actuelle. Il a, lui aussi, violé la constitution en 1998, en revenant sur sa démission après l'avoir annoncé officiellement. De ce fait, il a également organisé la fraude électorale qui a permis à Abdelaziz Bouteflika de prendre le pouvoir en 1999». «Cela signifie également que Bouteflika doit rendre le pouvoir à celui qui le lui avait remis»,dira-t-il. «En tout cas cette manière de démissionner est une forme de désertion», a-t-il jugé. S'agissant d'une partie de l'opposition, regroupée dans ce qui est appelé «forces de changement pour soutenir le choix du peuple» qui a présenté sa feuille de route de sortie de crise, il a relevé que tout au plus les partis politique auront à jouer un rôle consultatif lors de la phase de transition. «Ces formations politiques ne peuvent pas conduire la transition ni gérer ses instances qui seront confiées au corps de la magistrature, des universitaires et le mouvement associatif», a-t-il fait savoir. Il est clair que «cette partie de l'opposition, qui a appelé l'armée à intervenir est exploitée par certaines parties ou clans du pouvoir», lâche-t-il encore. Le président du RCD a aussi décliné la vision du parti sur les mesures et procédures adéquates pour que le pays passe une phase de transition paisible. Il pose, comme préalable à la réussite de cette transition, la «démission du chef de l'Etat qui, avant de partir, doit aussi renvoyer son gouvernement et procéder à la dissolution des deux chambres du Parlement et du Conseil constitutionnel». Pour gérer cette courte phase de transition, il propose l'élection d'une «Haute instance» composée de trois personnes élues par «de grandes corporations comme le corps de la magistrature, l'enseignement supérieur, les syndicats autonomes». Les rôles de l'instance seront «d'incarner la fonction présidentielle»....