Un besoin financier de pas moins de 380 milliards de dinars est nécessaire pour réhabiliter nos chemins communaux. En vertu du décret exécutif n° 05-250 daté de juillet de l'année écoulée, l'Algérienne de gestion des autoroutes (AGA) était née. Seulement, il aura fallu attendre la tenue de cette journée d'étude et d'information sur la gestion et l'exploitation du réseau autoroutier en Algérie, ayant eu lieu hier au niveau du Cercle national de l'Armée (CNA), pour que l'établissement AGA se dévoile enfin au grand jour. «l'AGA est un établissement public à caractère industriel et commercial, chargé de mettre en oeuvre les plans et programmes arrêtés en matière de gestion, de surveillance et de maintenance de la totalité des tronçons d'autoroutes, de voies express et de leurs dépendances», notera en ce sens, le ministre des Travaux publics, M.Amar Ghoul. Ce dernier n'a pas manqué d'énumérer, lors de son allocution d'ouverture de la journée d'étude sus-évoquée, les missions dites «stratégiques» assignées au nouvel épic AGA. Celles-ci se traduisent en termes de collecte de tout droit ou de redevance sur l'usage du réseau autoroutier tel que le péage qui sera imposé aux utilisateurs de la future autoroute Est-Ouest. Il est question également parmi les missions de l'AGA, d'assurer le contrôle de la qualité de la signalisation et du fonctionnement des équipements du réseau autoroutier, d'entretenir et de sécuriser l'autoroute Est-Ouest au lendemain de sa mise en exploitation, de concevoir des plans d'intervention d'urgence en relation avec les organismes concernés et enfin de gérer toute installation des services annexes de l'autoroute. Le lancement officiel de l'AGA a eu lieu donc hier à Alger, et l'entrée en service de l'Algérienne de gestion des autoroutes se fera, selon le ministre M.Ghoul, sous forme de partenariat avec un actionnaire étranger dont l'intervenant s'est gardé de dévoiler l'identité, encore moins le pays d'origine. Il informera par ailleurs que s'agissant les modalités de gestion des aires annexes de l'autoroute Est-Ouest, un avis d'appel d'offres international est déjà lancé et que dans les six mois à venir, le ministère des Travaux publics décidera de la manière avec laquelle il sera procédé à l'emplacement de ces espaces. En tout et pour tout, l'AGA se veut un établissement complémentaire à l'Agence nationale des autoroutes (ANA), chargée exclusivement, indique M.Ghoul, du suivi du chantier de l'autoroute Est-Ouest en sa phase d'étude et de réalisation. D'autre part, le ministre de Travaux publics, interpellé sur le retard dans la mise en service de l'un des projets les plus en vue à Alger, celui de Chevalley en l'occurrence, dira que l'inconvénient pour lequel la réception du projet de Chevalley s'est vue ajournée réside dans le volet esthétique de cette infrastructure. Il citera au passage les problèmes rencontrés dans l'identification des réseaux de Sonelgaz et d'AEP existant à l'intérieur du site du projet, laquelle identification a nécessité un temps qui n'a pas manqué de se répercuter sur le délai de livraison du projet. Autre chapitre abordé par le ministre des Travaux publics hier, lors d'un point de la presse improvisé au CNA, il s'agit de la vétusté de nos chemins communaux ou ce qui est appelé communément «la voirie urbaine». A ce titre M.Amar Ghoul notera que la gestion de la voirie urbaine est du ressort des APC et, par ricochet, du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales. Il fera savoir aussi que selon les résultats d'une étude au sujet de la remise en l'état de nos chemins communaux, celle-ci a fait ressortir un besoin financier de pas moins de 380 milliards de dinars. Déjà, dans le cadre de la loi de finances de l'année 2005, les pouvoirs publics ont consacré une enveloppe de 20 milliards de dinars pour une réhabilitation partielle de la voirie urbaine. Ce qui est loin de satisfaire le besoin recensé. Enfin, et s'agissant toujours de l'entretien des chemins communaux, le ministre des Travaux publics n'a pas manqué de fustiger le laxisme de nos APC qui ont failli selon lui à faire valoir l'application de la réglementation en vigueur et les normes de remise en l'état.