C'est ainsi qu'a répliqué Farouk Ksentini, en réponse à la question d'un journaliste qui évoquait l'affaire des 300 Algériens détenus à l'étranger, dont six d'entre eux à la base de l'armée américaine à Cuba. Il s'agit des six Algériens arrêtés en Bosnie, mais on parle aussi d'un autre âgé de 24 ans et qui a été capturé à Tora Bora, en Afghanistan. Il n'y a pas longtemps, en guise de rappel, Farouk Ksentini a parlé d'environ 300 Algériens qui croupissent dans les prisons à l'étranger, particulièrement en Grande-Bretagne, Espagne, France, Italie, Allemagne, mais aussi à la base militaire américaine de Guantanamo à Cuba. Certains d'entre eux sont détenus pour des affaires liées au terrorisme, notamment après les attentats du 11 septembre 2001. Mais des mesures ont été, rappelons-le, arrêtées par le ministère des Affaires étrangères en faveur des ressortissants algériens établis à l'étranger, dont les détenus, à l'issue du séminaire des consuls généraux et consuls, organisé du 12 au 15 décembre 2002. Rebondissant, hier, sur cette affaire, l'invité de l'émission «Questions de l'heure» a rappelé qu'une «grande» attention est accordée au suivi judiciaire et carcéral de ces derniers pour la préservation de leurs droits. Mais, il n'est quand même pas aisé de tenir tête aux Américains, laissa-t-il entendre, laissant planer d'autres interrogations sur l'existence éventuelle de limites à ne pas franchir. «Ces ressortissants algériens sont actuellement détenus, sans jugement à la base militaire américaine de Guantanamo depuis trois ans», indiqua le président de la Cnppdh, précisant que "ces Algériens, également de nationalité bosniaque, dont les familles sont toujours sans nouvelles, avaient pourtant été blanchis et libérés par la justice bosniaque avant d´être appréhendés par les forces américaines". Ainsi, pour rappel, les six Algériens de Guantanamo étaient accusés, sans preuve, d'avoir eu l'intention de commettre des attentats contre les ambassades américaine et britannique. Ecroués depuis octobre 2000 à Sarajevo, les six avaient été innocentés par la justice bosniaque, mais à leur sortie de prison, ils ont été immédiatement déportés dans la zone de non-droit de Guantanamo. Interrogé sur l'attitude de l'Algérie pour l'extradition de ses citoyens, Farouk Ksentini a laissé entendre que sa commission a eu à traiter cette affaire avec l'ONG américaine Human Rights Watch. Toutefois, les discussions n'ont pas abouti à un résultat palpable, mais il a été question précisément de «rappeler à cette ONG son inaction à l'égard de cette affaire» explique l'invité de la Chaîne III. Quant à l'éventualité d'examiner la question, lors de la visite du premier responsable de la police fédérale américaine, le président du mécanisme ad hoc dira n'avoir pas abordé la question. En dépit des critiques et de la pression internationale, les Américains s'entêtent à fermer les portes de cette prison de la honte. Le dernier rapport onusien n'a pas manqué également de pointer du doigt les Américains en les appelant à démolir cet édifice, objet de plusieurs condamnations.