Apres l'annulation du système préférentiel d'importation des kits SKD et CKD pour le montage automobile, l'Etat se retrouve avec des unités de production improductives sur les bras, pour lesquelles des montants astronomiques ont été accordés dans le cadre des facilitations bancaire et douanière, et semble se démener pour leur trouver des solutions de reconversion. Une situation que les députés n'ont pas manqué de soumettre au ministre de l'Industrie et des Mines, lors des questions orales de l'APN. A ce sujet, Ferhat Aït Ali Braham explique que «l'Etat accorde un intérêt majeur à ces usines de montage, et notamment à l'avenir des travailleurs. Ces projets ne sont que de simples structures ne disposant nullement de moindres conditions de fabrication». Par ailleurs, le ministre est revenu sur les dernières mesures prises par son secteur, soulignant que «les propriétaires de ces projets qui veulent reprendre leurs activités, n'ont qu'à remplir les conditions qui seront fixées dans les nouveaux cahiers des charges, notamment en ce qui concerne le taux d'intégration de 40%». Une orientation que le ministre argumente par la volonté d'exclure le monopole. «L'autorisation d'importation de voitures neuves a pour objectif de mettre un terme au monopole», a déclaré le ministre; Il assure, au passage, qu'«aucun concessionnaire ne sera exclu. Toutefois, les concessionnaires exclus seront définis par ce même cahier des charges». Un virage à 360 degrés, que la majorité des opérateurs ne pourra pas suivre, du fait que passer du montage à l'importation, du jour au lendemain, en assurant le taux d'intégration fixé, relève de l'exploit, aux yeux des observateurs, qui estiment que le sort des employés devient une réelle problématique à laquelle le ministère de l'industrie n'a, pour l'instant, aucune alternative, hormis celle de mettre leurs employeurs devant l'obligation de se conformer au nouveau cahier des charges ou de disparaître. Il est certain que l'expérience du montage automobile a été le créneau béni pour les opérateurs véreux, qui n'ont pas hésité à se servir dans les caisses de l'Etat à travers des malversations, qui ne cessent d'alimenter la chronique judiciaire. Mais il est certain également que ces opérateurs ont mis en péril l'avenir des travailleurs, sans aucun scrupule. Par ailleurs, dans le souci d'expliquer que ce revirement de la situation a été décidé pour mettre fin à cette hémorragie, et donner de meilleures chances à l'industrie automobile de renaître, le ministre explique que «le cahier des charges en question, et qui devrait être prêt d'ici juillet prochain, tiendra compte des capacités financières des citoyens. Le document qui régit les dispositions d'exercice des activités des concessionnaires de véhicules neufs a été préparé d'une manière à être bénéfique, par rapport à ce qui a été fait auparavant. Le nouveau cadre comprendra également des mesures réelles pour l'accompagnement et le soutien des opérateurs et des investisseurs privés, particulièrement ceux qui utilisent les matières premières locales dans les différentes étapes de leur production». En conclusion, Ferhat Aït Ali Braham a confié que «la stratégie actuelle de son département est d'élargir le système d'investissement, afin de permettre aux investisseurs nationaux et étrangers d'être actifs, sans pour autant être contraints à des entraves les empêchant d'atteindre de réelles productions et intégrations locales». En somme, si le passage vers la mise en place de vrais jalons de l'industrie automobile, s'imposent après l'échec du montage, il est indéniable que cette orientation aurait nécessité plus de temps, de concertation et de concentration pour son organisation et sa mise en place, au risque de tomber dans les mêmes travers qui ont fait la perte du système de montage, et le désarroi de milliers de travailleurs, en l'occurrence, l'amateurisme, la corruption et l'improvisation des décisions.