Dans le flou du cafouillage qui caractérise le secteur de l'industrie automobile, et après de multiples rebondissements qui ont abouti à l'annulation du régime préférentiel d'importation des kits CKD/SKD, impliquant l'arrêt de l'activité du montage, l'attente de l'établissement du cahier des charges, prévu pour le mois de juillet, les réactions et les prises de position des opérateurs économiques n'ont pas tardé à tomber. Dans ce sens, le président de l'Association des concessionnaires automobiles multi marques (Acam), Youcef Nebbache, s'est prononcé sur la question «pour savoir quel avenir aura le marché automobile; il faudrait attendre le cahier des charges qui régira l'importation des véhicules. Les mesures annoncées jusqu'à présent sont insuffisantes. Elles ne sont toujours pas claires pour les concessionnaires». Dans le même sillage, le président de l'Acam a réitéré sa requête pour inclure les concessionnaires dans les débats autour de l'établissement du cahier des charges, considérant que «ce sont eux qui sont au-devant de la scène et connaissent les vrais besoins du marché. Il faut les distinguer des operateurs malhonnêtes, qui ont des implications dans les affaires de corruption, et qui ont été marginalisés par le passé». C'est donc en parfaite adéquation avec la position de certains spécialistes, que le président de l'Acam a axé son discours, rejoignant leurs réserves sur certaines dispositions qualifiées d'inapplicables. Telles que celles relatives aux commandes qui pourraient avoir un impact négatif sur les déliais de livraison. Par ailleurs, l'obligation d'importer ces véhicules à partir de leurs pays d'origine, a été accueillie avec enthousiasme. Cela étant, il faut dire que dans ce marasme qui touche de plein fouet le marché de l'automobile, qui se trouve actuellement dans un état de léthargie sans précédent, les intérêts des consommateurs sont souvent relégués au second plan, du fait que cette effervescence autour de l'établissement du cahier des charges et l'inquiétude de certains opérateurs s'apparentent aux yeux des observateurs, aux différentes prises de position exprimées lors du lancement de l'activité de montage et de l'assemblage, où les mêmes voix se sont élevées pour critiquer les résultats de cette stratégie qui, à juste titre, à fini par être écartée. Mais il n'en demeure pas moins, que leurs motivations rstent essentiellement d'ordre pécunier. Le retour vers le principe de l'importation, assure une renaissance pour ces groupes de commerçants qui, durant les tentatives des pouvoirs publics, pour le lancement d'une industrie automobile, basée sur la productivité et l‘intégration, se sont retrouvés dans l'impasse. Une période dure, qui a fait que les concessionnaires qui avaient fait leur beurre durant les années fastes de l'importation, ont du jour au lendemain été contraints de se convertir au montage ou de disparaître. C'est précisément du retour de ce business, qu'il s'agit. Un créneau très lucratif où les clients sont totalement à la merci des concessionnaires, notamment en matière de prix et de frais d'importation. En somme, ni le montage automobile ni la libération de l‘importation des véhicules, n'ont apporté, pour l'heure, la garantie aux consommateurs, de pouvoir acquérir une voiture sans se ruiner et une protection contre les combines véreuses, qui ont marqué les expériences du passé. Dans l'expectative de prendre connaissance des dispositions du dernier cahier des charges, l'heure pour les operateurs, est à la course aux meilleures places à prendre dans le circuit. tandis que les consommateurs espèrent que les pouvoirs publics, mettront fin, à travers le nouveau cahier des charges, à cette cacophonie autour de la régulation de ce marché, de façon à éclaircir les modalités d'acquisition de véhicules neufs, dans les meilleures conditions.