La directrice de la culture de la wilaya de Tizi Ouzou, Nabila Goumeziane, a effectué lundi dernier, une visite à Sidi Khaled dans la ville de Tigzirt afin de s'enquérir du site archéologique local en abandon. La responsable du secteur, qui s'était déplacée avec une délégation d'archéologues et autres responsables, a donné des instructions pour lancer immédiatement des opérations de sondage afin de déterminer l'origine de ce site. À noter que la visite sur les lieux intervenait au lendemain de la parution d'un article dans le quotidien national L'Expression. En effet, ce site se trouve sur la côte Est de la commune de Tigzirt, aux frontières avec la commune d'Iflissen. Plusieurs kilomètres séparent ce site oublié de l'antique ville Iomnium. Des vestiges de bâtisses, de tombes et autres éléments matériels sont disposés comme des merveilles perdues qui témoignent d'un temps lointain, mais que la mémoire collective veut effacer. Non loin du mausolée de Sidi Khaled, le site est dispersé sur plusieurs dizaines de mètres et une grande partie immergée dans les eaux de la Méditerranée. Oublié depuis longtemps, le lieu est en danger de disparition à cause des aléas du temps et de la main inconsciente de l'être humain. Les pièces archéologiques sont dans l'abandon et la visite de la directrice de la culture suscite déjà de grands espoirs pour les jeunes de la localité qui n'ont pas cessé de lancer des appels pour sa sauvegarde. Ces derniers jours d'ailleurs, des pages Facebook et autres moyens sur les réseaux sociaux sont mis à profit dans cet objectif. Les jeunes en question espèrent que la direction de la culture va mettre les moyens nécessaires pour conduire des travaux de recherche sur les lieux pour déterminer l'époque de référence. Aujourd'hui donc, il est plus que jamais possible de croire à l'action de sauvegarde, de restauration et de réhabilitation. L'arrivée sur place des services concernés au niveau de la wilaya va atténuer l'inquiétude des jeunes qui pourraient dorénavant se pencher sur d'autres soucis. Les services de l'archéologie sont appelés à travailler dans l'optique de la protection de ce site pas si loin d'Iomnium dont on parle beaucoup. L'importance de ce site est grande. Beaucoup d'archéologues affirment que les études sur l'antique ville Iomnium ne peuvent pas donner grande satisfaction si les sites éparpillés à ses environs ne sont pas intégrés. Un ancien cimetière, des tombes encore intactes et d'autres saccagées, le reste d'une bâtisse aux dimensions importantes qui constituait peut-être un ancien sanctuaire, des restes de poterie, de tuiles sont là pour témoigner d'une intense activité humaine dont l'influence est indéniable sur l'antique Iomnium. Cela étant, il est plus que nécessaire de rappeler que la région qui s'étend jusqu'aux communes voisines comme Makouda, Mizrana, Boudjima et Ouaguenoun sont de véritables musées à ciel ouvert. Des sites archéologiques, protégés pour certains et inconnus pour d'autres sont dispersés sur ce vaste territoire que les différents envahisseurs n'ont pas ignoré. Aghalad Oujehli ou la limace romaine ne fait pas partie des sites mis en valeur par les autorités culturelles de la wilaya alors qu'il est une pièce maîtresse dans les études de la présence romaine en Afrique du Nord.