L'affaire du détournement du garçon par quelques individus se réclamant du Hirak a fait son effet, hier, dans la rue. Les rassemblements et les marches qui ont eu lieu dans plusieurs villes du pays étaient clairsemés. Les marcheurs n'étaient pas aussi nombreux qu'auparavant et les slogans n'étaient visiblement pas aussi convaincants. Les preuves présentées par le procureur général, la villa de Aïn El Benian, l'amitié suspecte entre trois adultes et un mineur, les casiers judiciaires fournis, la consommation régulière de drogue et le fait que l'enfant n'était même pas d'Alger et a été pris en charge dès ses 13 ans, auront pesé plus lourd au sein de l'opinion publique que les vaines tentatives de disculpation des prévenus lancées par les relais de Rachad dans les réseaux sociaux. Les Algériens qui ont suivi l'affaire en s'informant auprès de tous les protagonistes étaient forcés d'admettre que la «fable» du «révolutionnaire de 15 ans encadré par des activistes aux grands coeurs» ne tenait pas la route. La mise en scène burlesque et ses implications au sein du Hirak a eu le mérite de montrer les Zitout et consorts sous leur vraie nature. La fameuse photo balancée sur le Net et censée apporter la preuve de l'agression sexuelle s'est retournée contre ses instigateurs. Les Algériens ont dénoncé le procédé hideux qui, ressemble à s'y méprendre aux montages mensongers de la chaîne El Jazeera lors de la «révolution» d'Egypte. Et c'est cette technique de manipulation des foules qui ne cadre pas avec la personnalité de l'Algérien. De fait, il n'est resté dans la rue, hier, que les irréductibles, ceux qui estiment et ils ont le droit de le penser, que rien ne les déviera de leurs revendications. Ils sont sortis. Ils étaient peu nombreux, mais ont affiché leur conviction en un avenir démocratique quoi que veuille faire l'organisation terroriste Rachad. Le credo d'une bonne partie des marcheurs d'hier était la force du pacifisme des manifestants. Ils y tiennent et ils ont raison. Il y avait aussi dans la foule des individus peu recommandables qui agissent en mercenaires, qui touchent des rémunérations pour placer des slogans honteux. Ils ont tenté d'exploiter l'affaire du mineur, ils ont créé de nouveaux slogans encore plus choquants, fidèles à la «tradition» des mouvements prônant le «régime change», financés et promus par des ONG appartenant à des oligarques occidentaux. Les énergumènes étaient bien dans les marches, à Alger et ailleurs. Ils ont fait leur «boulot», mais il semble qu'ils n'aient pas réussi à convaincre. L'affaire du mineur qu'ils pensaient exploiter pour susciter une colère populaire contre le pouvoir leur a fait très mal et porté un sérieux coup à leur crédibilité, déjà chancelante. Enfin, le 112e vendredi du Hirak a bien eu lieu, mais l'on sentait un goût amer. Avec l'instrumentalisation de l'innocence, beaucoup d'Algériens ont compris et ont tourné la page d'une belle aventure politique qui a changé le visage de leur pays.