Est-ce la fin des mouvements de grève qui secouent le secteur de l'Education nationale depuis des semaines? Tout se jouera aujourd'hui, à Alger, précisément au Ruisseau, devant l'annexe du ministère de l'Education nationale, lieu de rendez-vous donné par 14 syndicats qui ne jurent que par la grève. Ces derniers menacent de boycotter les examens de fin d'année et rompre toute relation avec la tutelle. Celle-ci refuse de céder à la pression de la protesta. Elle a opté pour le choix de mettre les syndicats devant leur responsabilité. Pour le ministère de l'Education il s'agit d'appliquer la loi et de la faire respecter. Dans un communiqué rendu public, hier, le département dirigé par Mohamed Ouadjaout a rappelé aux syndicats le devoir de «respecter la décision du tribunal administratif» qui «a déclaré illégale la journée de protestation». Le ministère les appelle aussi «à respecter l'autorité de l'Etat en vertu des lois en vigueur.» Cela intervient au moment où le courant ne passe plus entre la tutelle et ses partenaires sociaux. Les promesses du ministère et ses tentatives de reprise de contact n'ont pu aboutir au «désamorcement» de la situation. La révision des statuts des travailleurs du secteur de l'éducation est au centre des débats relancés entre la tutelle et pas moins de 23 syndicats. C'est une démarche qui peine à convaincre tout le monde, mais les syndicats refusent de dialoguer. Ils accusent même le ministre de «vouloir gagner du temps.» Ils campent sur leur position et exigent des solutions à court terme afin d'atténuer la colère des travailleurs, comme «une revalorisation salariale pour protéger la dégradation du pouvoir d'achat de l'enseignant». L'affaire des enseignantes agressées à Bordj Badji Mokhtar et la réaction des autorités jugée «négativement» par les partenaires sociaux ont envenimé la situation. Elle est ainsi, l'occasion pour eux de renouer avec la protestation. De l'autre côté, le ministère refuse de sacrifier une année scolaire et avec elle toute une génération. Une année qui avait été rappelons-le sauvée en novembre dernier, après que le coronavirus s'est fait une place sur les bancs de plusieurs écoles. C'est l'avenir de près de 10 millions d'élèves qui est en jeu. L'enjeu est d'achever cette année scolaire. Dans ce sillage, le ministère affirme le maintien des dates des épreuves d'examens officiels. Il est urgent de trouver une solution, d'autant plus que l'examen de 5ème année scolaire débute dans une semaine. Le défi est de taille, puisque les épreuves du BEM et du bac suivront. De fait, ils sont pas moins de 2226301 candidats concernés au total.