Au lendemain de l'annonce, par le Premier ministre Aïmene Benbaderrahmane de la création d'un fonds spécial pour l'indemnisation des familles touchées par les incendies de forêt qui ont ravagé un grand nombre de wilayas du pays, les choses semblent déjà se mettre en place. À Tizi Ouzou, dans les quelques heures qui ont suivi l'annonce, une commission composée de directeurs de l'exécutif, d'organismes et d'experts a été mise sur pied pour entamer le travail de recensement et d'évaluation des dégâts humains et matériels occasionnés par le sinistre. Chez les concernés, il y a un grand espoir de voir la réparation des pertes être effectuée dans les plus brefs délais, alors que d'autres voix n'hésitent pas à afficher leur espoir de voir ce fonds spécial être un élément déclencheur d'une véritable dynamique économique qui permettra à la région de sortir du marasme. En fait, le travail ne sera pas aisé, pour plusieurs raisons. Il y a d'abord l'urgence de redonner aux familles durement touchées un gîte et surtout une source de revenus après que ces dernières ont perdu tous leurs biens. En effet, les premiers bilans font déjà ressortir une grande catastrophe. Les premiers chiffres élaborés à la hâte annoncent déjà la couleur et l'ampleur du drame qui nécessitera sans nul doute des financements conséquents. En effet, se basant sur des images produites par les satellites, le conservateur local des forêts, Youcef Ould Mohamed, a informé que plus de 25000 ha de couvert végétal entre forêts, maquis, broussailles et vergers ont été ravagés par les incendies enregistrés depuis le 9 du mois en cours dans 16 communes de la wilaya de Tizi Ouzou. Le même responsable a fait savoir que les services des forêts se sont déjà déplacés dans les forêts de Tigzirt, Azeffoun et Azazga, et les déplacements dans ces zones montrent que l'évaluation se fait progressivement en fonction de l'extinction des feux. Dans certaines zones, il y a encore de la fumée et de la cendre chaude. De son côté, le directeur local des services agricoles (DSA) Djamel Sersoub, a indiqué qu'une première évaluation juste «sommaire», dénombre plus de 8800 ha d'arbres fruitiers réduits en cendres, principalement des oliviers et de 100880 bêtes d'élevage (grands ruminants, petits ruminants et poulets). Ce bilan préliminaire, réalisé par les subdivisions agricoles des localités touchées, montre que les feux ont détruit plus de 8000 ha d'oliviers et 800 autres ha de divers arbres fruitiers. En outre, sur les 100 880 bêtes d'élevage, le même bilan, provisoire, fait état de plus de 200 têtes de bovins, 300 têtes d'ovins, 380 caprins et 100000 sujets avicoles (poulets de chair et poules pondeuses). Cependant, si à quelque chose malheur est bon, il y a comme un espoir de voir la région redémarrer sur de nouvelles bases. La relance de la machine économique locale repartira sur de nouvelles bases, avec de nouvelles stratégies pour chaque secteur. L'agriculture, qui a vu le plus grand nombre de citoyens être touchés, sera le secteur qui pourra le plus fonder son activité sur des bases solides. Une nouvelle stratégie qui permettra aux agriculteurs d'entrevoir de nouveaux horizons avec plus d'expérience que par le passé. Aussi, il ne sera pas étonnant de voir ces créneaux durement impactés, être un moteur du développement économique local, si ces indemnisations sont à la hauteur des espérances et surtout si elles sont exploitées de la manière la plus rationnelle et la plus étudiée.