La célébration des dates clés de la guerre de Libération nationale renvoie inévitablement à la question mémorielle. La commémoration des manifestations du 11 décembre 1960 réprimées dans le sang par les forces armées de la France coloniale rouvre à nouveau cette plaie toujours pas cicatrisée. Les images, les souvenirs tragiques, douloureux ressurgissent. Ils témoigneront du prix payé par le peuple algérien pour se défaire du joug colonial. Ces manifestations «représentent l'une des épopées héroïques édifiantes de notre histoire contemporaine, où le peuple algérien a clamé sa détermination à disposer de son destin et à recouvrer sa souveraineté et sa liberté à n'importe quel prix», a déclaré le ministre des Moudjahidine et des Ayants-droit. À travers la commémoration de ces faits historiques et fêtes nationales, nous oeuvrons à mettre en lumière plusieurs volets de notre histoire selon des approches scientifiques, en sus de débattre de problématiques académiques liées à plusieurs sujets en relation avec l'histoire de la résistance populaire, le Mouvement national et la guerre de Libération nationale, a ajouté Laïd Rebiga dans un entretien publié, hier, par l'APS à l'occasion de la commémoration du 62e anniversaire des manifestations du 11 décembre 1960. Le dossier de la mémoire était inévitablement au rendez-vous. Le successeur de Tayeb Zitouni a indiqué à ce propos que la commission regroupant 25 historiens algériens reçue récemment par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, traitera de toutes les questions relatives à l'ouverture et la récupération des archives et des biens ainsi que la récupération des restes de chouhada de la résistance populaire outre l'examen des dossiers des victimes des essais nucléaires et des disparus. Il faut rappeler que Abdelmadjid Tebboune, avait annoncé, le 27 août dernier, que la commission d'historiens qui sera mise en place dans les prochains jours entre l'Algérie et la France, aura à traiter la question liée à la mémoire «sous l'angle historique et non politique». «Nous nous sommes mis d'accord pour la mise en place d'une commission d'historiens dépolitisée. Je pense qu'elle pourrait être installée dans les quinze ou vingt jours qui suivent. Elle aura à traiter la question de la mémoire sous l'angle de l'histoire et non de la politique», avait déclaré le chef de l'Etat dans un point de presse conjoint avec son homologue français, à l'issue de la cérémonie de signature de «la Déclaration d'Alger pour un partenariat renouvelé» lors de la visite de trois jours effectuée par Emmanuel Macron. en Algérie. D'autres pas qui tendent vers l'apaisement ont été franchis, il faut le souligner. À titre d'exemple, il faut souligner que les archives sur les enquêtes judiciaires de gendarmerie et de police qui ont rapport avec la guerre d'Algérie, ont été ouvertes par l'ex-ministre française de la Culture, il y a tout juste une année, à la veille du 61e anniversaire de la commémoration des manifestations du 11 décembre 1960. «J'ouvre avec 15 ans d'avance les archives sur les enquêtes judiciaires de gendarmerie et de police qui ont rapport avec la guerre d'Algérie», avait annoncé, le 10 décembre 2021, Roselyne Bachelot. Il faut rappeler que cette annonce est intervenue dans le sillage de la visite à Alger, le 13 avril 2022, de l'ex- chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian qui avait pour objectif de décrisper les relations entre les deux pays suite aux propos tenus par le chef de l'Etat, Emmanuel Macron, qui avait remis en cause le statut de nation à l'Algérie. Depuis les deux pays semblent se diriger vers une nouvelle lune de miel. Le président de la République avait exprimé son souhait d'ouvrir de «vastes horizons d'amitié, de convivialité harmonieuse et de complémentarité mutuellement avantageuses», à l'occasion de la réélection d'Emmanuel Macron. La balle est dans le camp français...