Il était parmi les figures algériennes qui ont révélé la réalité de la politique coloniale. Dans le cadre de la célébration de la Journée nationale du moudjahid et du 46e anniversaire de la mort du diplomate Mustapha Ferroukhi, l'association Machaâl Echahid a rendu, hier, un hommage à ce grand martyr de la diplomatie algérienne. La famille et les compagnons d'armes du chahid ont participé à cet événement tenu au siège du journal El Moudjahid. Le président de l'association, dans une brève déclaration, a présenté une biographie du diplomate. Le chahid Ferroukhi est né le 15 décembre 1922 à Miliana. Après des études à la médersa d'Alger, il adhère au Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (1947-1954) où il s'oppose, au début des années 1950, au président de ce parti et ainsi rejoint le groupe des «centralistes». S'engageant résolument dans la lutte pour l'indépendance, il est arrêté et emprisonné à Serkadji en 1954, puis assigné à résidence à Miliana. Il réussit à fuir en France où il assure la responsabilité de la Fédération du FLN, avant de rejoindre Tunis. Alors qu'il était recherché par la police parisienne, il disparaît le 19 août 1960 ainsi que son épouse et ses trois enfants, au-dessus de Moscou, dans l'explosion de l'avion qui devait l'amener en Chine où il devait assurer les fonctions de premier ambassadeur du Gouvernement provisoire de la République algérienne (Gpra). L'un de ses compagnons, El Arbi Atrouss, témoigne qu'il était le fondateur du journal La voix de l'Algérie, à côté de Abdelhamid Mehri. D'ailleurs, a-t-il révélé, le slogan «par le peuple et pour le peuple», était inspiré d'un éditorial écrit, à l'époque, par M.Mehri dans ce journal. Le combat du martyr a même dépassé les frontières, ajoutera-t-il. Grâce à son activité incessante et en dépit de sa modeste expérience. Il était l'une des figures diplomatiques algériennes désignées pour représenter le pays. Son rôle consistait à faire prendre conscience, aux peuples, de la réalité de la politique coloniale appliquée en Algérie et du sort réservé au peuple algérien et à convaincre les gouvernements de la nécessité d'apporter leur appui à la diplomatie algérienne. Parmi les régions dans lesquelles le FLN avait des représentants, on citera, New York où était situé le siège de l'Organisation des Nations unies, Pékin, capitale de la Chine populaire, Belgrade, capitale de la Yougoslavie.