Il précisera, qu'«en cas de nécessité, on importera les quantités qui répondent à la demande du citoyen.» Le ministre du Commerce, El Hachemi Djaâboub, a tenu à rassurer, hier, qu'il y a suffisamment de stocks en fruits et légumes et en viandes rouges ainsi que d'autres produits alimentaires pour couvrir les besoins des consommateurs durant le mois de Ramadhan. «Notre production suffit à satisfaire largement les demandes des citoyens pendant et au-delà de ce mois», a-t-il affirmé dans un point de presse animé au siège de la Chambre algérienne du commerce et d'industrie (Caci). Le ministre donnera quelques exemples sur la production nationale des légumes pour argumenter ses propos: le marché national a produit 620 000 quintaux de tomates avant que ce chiffre ne connaisse une hausse estimée à 25%, quatre années plus tard. Les piments ont enregistré, eux aussi, des augmentations considérables. La production locale a fait un saut de 735.000 à 999.000 quintaux dans la même période. Durant l'année en cours les légumes ont connu un excédent de 20%. Quant aux fruits, notre marché agricole a réussi à produire 31 millions de quintaux avant de «connaître une évolution de 106%» selon M.Djaâboub. Pour les autres produits alimentaires de large consommation, comme la tomate concentrée, le sucre, l'huile, le café et le thé, ils sont disponibles, en quantité suffisante pour couvrir les cinq mois à venir. La viande rouge ne manquera pas, non plus, à nos consommateurs. «En cas de nécessité extrême, on importera les quantités qui répondent à la demande du citoyen.» précise ledit ministre. Il reste néanmoins qu'une flambée vertigineuse des prix est redoutée par les consommateurs durant le mois de Ramadhan. Chiffres à l'appui: En 2001, la tomate coûtait 33DA le kg avant le Ramadhan et 67DA dès la première semaine du jeûne. La courgette, pour sa part, a connu le même sort l'année écoulée. Son prix passe, au détriment du consommateur, de 31 à 48 dinars. Dans ce contexte, le ministre s'est montré intransigeant. «Les spéculations quotidiennes font que les prix augmentent. Si cela devient un sujet d'actualité avant le mois de carême, la flambée des prix ne sera qu'un corollaire inévitable en gros comme en détail». A cela, s'ajoute l'avidité de l'acquéreur qui, durant ce mois sacré consomme sans faire de calculs pour savoir au moins de quoi sera fait son lendemain. L'autre point noir de la dégradation de l'activité commerciale, d'où la prolifération du marché informel, réside dans le manque d'infrastructures commerciales. «En 2006, notre territoire ne contient que 60 marchés de gros» poursuit M.Djaâboub.Vu la superficie agricole dont dispose notre pays, ce chiffre alarmant donne à penser et à s'inquiéter. Pour lutter contre le marché informel, le conférencier a cité quelques décisions prises par son département. Une convention collective avec les walis est prise. Ce qui leur donne le feu vert pour construire des marchés au sens noble du terme, en faisant des crédits bancaires. Un marché ne doit pas être seulement une clôture en béton. «Ainsi, nous pouvons même vérifier la qualité des produits locaux»enchaîne-t-il. A cela, s'ajoute le recrutement de 1500 agents à travers le territoire national, tous des universitaires, spécialisés en contrôle de qualité. Ils seront équipés de 100 véhicules afin de leur faciliter le déplacement. La facturation figure aussi dans ce programme ministériel. «Tout commerçant doit afficher les prix pour permettre au consommateur d'apprécier les produits avant de les acquérir» prévient M.Djaâboub. Avant d'ajouter: «La viande rouge qui a connu des flambées importantes ces dernières années sera vendue au même prix qu'aujourd'hui. Augmenter le nombre d'abattoirs, qui est aujourd'hui de 260 à l'échelle nationale est une des solutions».