Trois années après sa mise en application, le système LMD (licence-master-doctorat) patine toujours. C'est du moins le constat établi par les secrétaires généraux de trois organisations estudiantines, à savoir Brahim Boulegane de l'Union nationale des étudiants algériens (Unea), Ali Belalam de la Fédération des étudiants algériens (Fea) et Ismaïl Medjahed, secrétaire général de l'Union générale des étudiants libres (Ugel). Intervenant hier au forum Fi Al wajiha, diffusé sur les ondes de la Chaîne I de la Radio nationale, les intervenants ont brossé un tableau des plus pessimistes sur l'avenir du système LMD dans notre pays. Le représentant de l'Ugel soutient, dur comme fer, que trois ans après son introduction à l'université, le système n'a rien apporté. Il est vrai maintenant, qu'il est encore tôt pour parler de la réussite ou de l'échec d'un tel système, néanmoins, M.Medjahed souligne que «ce sont les enseignants chargés de l'application du LMD, eux mêmes, qui se montrent pessimistes. Ils affirment qu'on n'aura pas les résultats escomptés et lorsque ce sont les enseignants qui le critiquent, on s'interroge quant à la fiabilité du nouveau système». Le représentant de l'Union nationale des étudiants algériens, M.Belalam a, de son côté, regretté que le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique «n'ait pas encore fait l'évaluation des trois années d'application de ce système». Revenant sur la grève qui ne cesse de menacer l'Université algérienne, les trois représentants des organisations estudiantines soulignent qu'ils soutiennent les enseignants grévistes dans leur démarche. «Ils ne demandent que leurs droits les plus légitimes. Nous n'avons donc qu'à les soutenir» a souligné M.Belalam. Toutefois, ce soutien «a ses limites lorsque, notamment les intérêts des étudiants se retrouvent menacés» a-t-il ajouté. Le représentant de l'Union nationale des étudiants algériens reproche aux enseignants d'avoir accepté de passer les examens en pleine période du mois de jeûne «et nous savons tous qu'il est difficile aux étudiants de passer des examens dans les conditions qui sont celles du mois de Ramadhan». Au sujet de la gestion des oeuvres universitaire, les trois représentants des organisations estudiantines sont unanimes: «Les prestations de l'Office national des oeuvres universitaires (Onou) sont loin de répondre aux attentes des étudiants. Tant que les étudiants continuent à passer la nuit à 8 dans une chambre faite, en principe, pour quatre étudiants, je crois que beaucoup reste à faire» soutient le représentant de la Fédération des étudiants algériens, Brahim Boulegane.