«Le continent n'a pas reçu le soutien souhaité de ses partenaires au développement alors qu'il a besoin d'un accompagnement concret...» Des mesures concrètes ont été annoncées, hier, par le président chinois, à l'occasion de l'ouverture, hier à Pékin du sommet Chine-Afrique. Hu Jintao s'est engagé, en effet, à doubler l'aide financière accordée par son pays à l'Afrique dans les trois prochaines années, à éponger les dettes des pays pauvres, à travers la mise en place de prêts gouvernementaux à taux zéro et à accorder au continent une série de prêts à taux préférentiels d'un montant de 3 milliards de dollars. Le président Hu, qui donnait le coup d'envoi du sommet Chine-Afrique prévu sur deux jours à Pékin, a annoncé un doublement de l'aide financière de Pékin et l'octroi de prêts à taux préférentiels d'un montant de 3 milliards de dollars. «La Chine sera toujours le bon ami, le bon partenaire, et le bon frère de l'Afrique», a lancé le président chinois Hu Jintao. C'est donc l'axe Chine-Afrique qui se consolide, estiment les observateurs, qui pensent que l'initiative de Pekin ne serait pas du goût des Etats-Unis et de l'Union européenne qui se retrouvent ainsi court-circuités dans un espace qui leur semblait acquis. Placé sous le thème Amitié, paix, coopération et développement, le Sommet, en présence de plus de 40 dirigeants africains vise à renforcer les liens politiques et économiques entre le géant asiatique et le continent noir, formidable pourvoyeur d'énergie. Dans une allocution prononcée à l'ouverture du Sommet, le président de la République, tout en remerciant les hommes d'affaires chinois et africains pour leur présence en force, a insisté sur la nécessité «d'explorer les possibilités de réunir les conditions d'une synergie entre, d'une part, le dynamisme des firmes chinoises et leurs besoins d'expansion et, d'autre part, les potentialités non négligeables que recèle le continent africain en termes de développement». En s'adressant aux hommes d'affaires chinois, Bouteflika s'est voulu surtout rassurant. Il a tenu à rappeler que le continent africain n'est plus ce qu'il était il y a quelques années. Ainsi, dira-t-il, la bonne gouvernance connaît un élan appréciable à travers de nombreux pays africains. «Les droits de l'homme, la liberté d'expression et encore l'égalité des genres sont des concepts qui prennent progressivement place dans nos législations comme au sein de nos institutions.» Le suffrage universel est devenu le passage obligé pour l'accession au pouvoir. Les performances économiques réalisées ces dernières années par un grand nombre de nos pays, avec un taux de croissance se maintenant durablement au-dessus de 5%, invitent à l'optimisme. Elles montrent les efforts consentis pour rétablir les équilibres macroéconomiques, améliorer le climat des investissements, valoriser les potentialités nationales, moderniser les instruments financiers et commerciaux. D'après le chef de l'Etat, le partenariat entre le continent africain et la Chine est primordial, d'autant plus que l'Afrique n'a, malheureusement, pas reçu le soutien souhaité de ses partenaires au développement. «Le continent africain n'a, malheureusement, pas reçu le soutien souhaité de ses partenaires au développement alors qu'il a besoin d'un accompagnement concret et d'un partenariat effectif basé sur une solidarité réelle et un équilibre des intérêts», indique le chef de l'Etat. Le message est donc on ne peut plus clair à l'égard des pays occidentaux qui font montre de réticence à s'engager dans des projets de développement en Afrique. Désormais, le terrain est aux plus audacieux.