Ce n'était sûrement pas son objectif mais Trump a réussi un coup de maître. Les pays arabes, divisés depuis son premier mandat et la mise en œuvre des Accords d'Abraham dont seul l'Etat hébreu a tiré un certain profit, semblent sur le point de faire front commun contre son projet insensé de déportation de la population palestinienne de Ghaza en Egypte et en Jordanie, voire même en Arabie saoudite ! C'est ainsi qu'un mini sommet a réuni vendredi, dans la capitale saoudienne Riyadh, cinq des six Etats du Conseil de coopération du Golfe (CCG), ainsi que les dirigeants égyptien et jordanien autour d'un projet avancé par le chef de l'Etat égyptien Abdel Fattah Al-Sissi de reconstruction de Ghaza, totalement dévasté par 15 mois dune agression sioniste barbare, ayant fait plus de 48000 martyrs, en majorité des enfants et des femmes, ainsi que des milliers de disparus, toujours sous les décombres, et plus de 120000 blessés. Le sommet était, selon le pays organisateur, « informel » et avait pour objet de discuter d'un plan alternatif au projet du président américain Trump. « Les discussions étaient confidentielles », a même indiqué une source proche du gouvernement saoudien et, surtout, il n'y a eu aucun communiqué officiel au terme de de la rencontre. On sait seulement que le sultanat d'Oman, au contraire des cinq autres membres du CCG. Selon l'agence officielle saoudienne SPA reprise par les médias, Riyadh a ainsi abrité une « rencontre fraternelle, informelle », dont l'objectif était de discuter des « efforts conjoints » en faveur de la cause palestinienne ainsi que d'examiner l'évolution de la situation dans le territoire palestinien de Ghaza. « Les efforts conjoints pour la cause palestinienne et l'évolution de la situation dans la bande de Ghaza. » La chaîne Al Ekhbariya a ainsi affiché une photo des participants tandis que la presse égyptienne a fait état, quant à elle, du communiqué de la présidence sur le départ du président Al-Sissi au terme de sa participation à une « rencontre informelle autour de la question palestinienne ». Quelques heures plus tôt, l'Arabie saoudite avait elle-même tempéré les ardeurs en évoquant le caractère « informel » du sommet, tout en précisant que ses décisions seront portées à l'ordre du jour du sommet arabe fixé au 4 mars, en Egypte. Reste que le plan de Trump, vivement applaudi par les dirigeants sionistes et à leur tête le Premier ministre Netanyahu, pour les raisons que l'on devine aisément, a provoqué un large consensus arabe quant à l'inéluctabilité de la création d'un Etat palestinien avec El Qods-Est pour capitale, unique solution pour mettre fin au conflit dans la région du Moyen-Orient. Il appartiendra, par ailleurs, aux pays membres de la Ligue arabe de sceller un autre consensus autour des questions primordiales du financement de la reconstruction du territoire palestinien alors que celles relatives à la gouvernance future de Ghaza doivent rester une affaire propre au peuple palestinien et à lui seul. Le fait est que le sommet du 4 mars sera sans doute un tournant historique majeur du conflit israélo-arabe et israélo-palestinien (...), à un moment où l'Etat hébreu redécouvre, avec Donald Trump, de nouvelles perspectives de fuite en avant dans son projet expansionniste insatiable.