Le paysage audiovisuel français (PAF) n'est manifestement plus ce qu'il était. Il y a quelques années, c'est-à-dire avant la pandémie de Covid-19 et la guerre en Ukraine, les téléspectateurs français et, accessoirement, de l'Afrique francophone pouvaient apprécier des débats politiques contradictoires, des actualités diverses et diversement appréciées par des acteurs sociaux et politiques. Il eut, au fil des années et au gré des turbulences politico-diplomatiques, bien des documentaires diffusés par les chaînes françaises. Il y avait du bon, du moins bon et du carrément mauvais, comme dans n'importe quel autre paysage audiovisuel de par le monde. Mais tout cela, c'était avant. Avec l'avènement de la crise sanitaire, les richissimes milliardaires, patrons du PAF ont vu qu'il était possible, voire carrément admis, de promouvoir une parole et d'effacer une autre. Le test du Covid était, disons-le concluant, et la manœuvre facile à mener et, surtout, pas chère du tout. Il suffisait aux chaînes d'infos de recruter quelques «chroniqueurs» qui, à force de rabâcher le même discours, dictés par les patrons, sont devenus des «épidémiologistes». Grassement payés, ils avaient la simple mission de relayer le même narratif qui consiste à diaboliser les scientifiques qui n'arrangeaient pas le système des oligarques. Eclate la guerre en Ukraine, les mêmes personnages se sont transformés en géopolitologues. Et comme ils s'y connaissaient en diabolisation, ils se sont lâchés sur la Russie et son Président. Les oligarques n'avaient pas besoin de recruter des compétences. Les animateurs-journalistes de C News, de C8 et d'Europe 1, pour ne citer que les médias les plus virulents, viennent du sport et du spectacle. Leur rapport à la politique et au journalisme se limite au micro. Les chroniqueurs qu'ils recrutent sont d'une platitude intellectuelle désarmante. Et ce sont ces gens-là qui ont plaidé la cause du sionisme international et considéré que ses bombes ne faisaient pas souffrir les enfants palestiniens. Des inepties ont été dites en pagaille dans le PAF. Ces mêmes équipes, qui après avoir été ridiculisées par les révélations sur le Covid 19, la guerre en Ukraine et le génocide à Ghaza, se prennent pour des historiens et s'acharnent sur l'Algérie. Ils relayent le discours de l'extrême droite et vont jusqu'à se faire un devoir d'insulter les Algériens, leur histoire et nier l'existence même de la nation algérienne. Dans leurs propos, on comprend qu'ils n'ont jamais ouvert un livre qui traite de l'Histoire de la colonisation françaises. Il s'arrêtent au discours de l'extrême droite sur le sujet et en font leur bible pour distiller des mensonges historiques. Toute honte bue, ils évoquent les bienfaits de la présence française en Algérie et osent qualifier les combattants de l'ALN de terroristes. L'argent des oligarques leur fait dire tout ce que ces derniers aiment entendre. Ces chroniqueurs et aussi, malheureusement, quelques journalistes audiovisuels, pêchent par un parti pris honteux en faveur des thèses colonialistes, au point que, souvent, parmi eux, il en est qui s'approprient des expressions totalement racistes et le disent ouvertement. Le «je brûlerais l'ambassade d'Algérie» de Louis Sakozy a été repris par des chroniqueurs qui continuent à officier sur les plateaux de chaînes de télévision françaises et disent des énormités sur les Algériens et l'Algérie. Le mal que font ces excités est insoupçonnable. Ils détruisent la crédibilité du métier de journaliste, de politique et d'observateur, contredisent des faits factuels et révisent l'Histoire. Ils tirent toute la société française vers le bas. La France de demain payera très cher cette grave dérive oligarchique qui a pris tout un peuple en otage. Cette petite minorité de richissimes hommes d'affaires, dont les accointances avec le sionisme international ne fait aucun doute, a pris tout un peuple en otage, en instrumentalisant des clowns médiatiques. Ces derniers se sont mis plein les poches et privé les Français de leur libre arbitre.