Lorsque nous effectuâmes la veille de l'Aïd el-Fitr 1446 un p'tit tour du côté de la cour de Blida, nous avions rencontré, coup sur coup dans la salle des «pas perdus», les «lawyers» dont le toujours actif, Me M.F. Ksentini, le bon vivant, Me Redouane Nouas, l'élégant, Me Moustafa Ezzraïmi, le très discret, l'austère, Me Amine Morsli, le fils-chouchou de feu Me Rachid Morsli, le tenace Me Tahar Bousseliou, la discrète Me Kheïra Cheikh, le virevoltant Me Nabil Benouaret, le toujours performant, Me Ahmed-Mansour Kessenti, et l'incassable, Me Bakhti Azzaz, qui profitera de notre fortuite rencontre, pour se remémorer l'inlassable activité du défunt débonnaire, avocat Me Djamel Boulefrad, ravi à l'affection des siens au début du Ramadhan 1446. On a pu, à loisir, avoir des nouvelles de certains de ses confrères de la capitale. Amaigri, les traits tirés par les 1ers jours de jeûne 1446, mais tenant bien sur ses jambes, le longiligne conseil de la ville «des Roses» commença par un rappel des confrères, malades ou disparus ces dernières années. Tout en souhaitant qu'ils soient en plein Eden, Me Bakhti Azaz s'est dit toujours ravi de rencontrer des amis perdus de vue, ces derniers temps. «Vous ne pouvez pas vous imaginer la joie qui m'envahit, lorsque je rencontre, au hasard, des confrères.» Balance, avec un sourire franc, sous sa longue chevelure poivre et sel, l'avocat, qui, soudain, s'excuse vivement, et nous quitte pour son client, qui venait d'entrer à la cour. Et lorsque nous rencontrâmes Me Ahmed-Mansour Kessenti, ce fut une «pluie» de souvenirs de sa défunte épouse Latifa Kessenti, magistrate hors pair, en avance sur son temps, qui croyait, plus que tout autre magistrat, dur comme fer, en la vraie et encourageante indépendance de la justice. Ayant exercé alternativement à Alger et Blida, Latifa Kessenti n'aura laissé derrière elle que des amis, en plein corps des magistrats, (n'est-ce pas Souad-Soultana Adda ?) Et surtout des «amis», au milieu de certains prévenus ou accusés-détenus, qu'elle ne cessait de gronder, avant d'appliquer la loi, avec un pur humanisme sans pareil. L'avocat-veuf, vit aujourd'hui, en pleines et profitables actions à la barre, avec tous ces impérissables souvenirs…