Le forcing de l'Opep doublé d'un recul généralisé des stocks américains favorisent la hausse du prix du baril de pétrole. Londres, 30 novembre. Le baril affiche 64,02 dollars après avoir atteint 64,19 dollars dans le courant de l'après-midi, son plus haut niveau depuis plus de deux mois. Le Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier venait de prendre 95 cents. A New York, le baril de Light Sweet Crude après avoir franchi la barre des 63 dollars pour atteindre les 63,77 dollars, son plus haut niveau depuis deux mois, s'est finalement stabilisé pour clôturer la séance à 63,13 dollars progressant ainsi de 67 cents. Ainsi, après avoir failli céder aux sirènes de la spéculation, le baril de pétrole s'est montré insensible aux rumeurs, faisant état d'une certaine désunion de la part des pays membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et de leur incapacité à parler d'une seule voix. Intraitable, il ne semble vouloir obéir qu'aux conditions objectives qui aiguillonnent et régulent le marché pétrolier. Baisse des stocks de pétrole américains et des exportations décidées par les pays de l'Opep ainsi que les conditions climatiques auxquelles doit faire face notamment le nord-est des Etats-Unis, en proie à une violente vague de froid depuis ce week-end. Cette région dont la réputation attestée est d'être la plus grande région consommatrice de fioul de chauffage de la planète. Mercredi 29 novembre. La surprise est venue du désormais incontournable rapport hebdomadaire du Département américain de l'énergie (DOE) qui a fait état d'un repli significatif des stocks de pétrole combiné à une baisse des réserves de produits raffinés qui a pris tout le monde de court. Les stocks de produits distillés (fioul de chauffage et diesel), capitaux pour affronter la rudesse de l'hiver, ont connu un déficit de 1,5 million de barils. Les réserves d'essence qui ont reculé de 600.000 barils, ont vu leurs prévisions reculer à 1.050.000 barils. Bien qu'ils soient conformes à la moyenne saisonnière, les stocks de produits distillés (fioul de chauffage et diesel) ne connaissent plus de conjoncture excédentaire depuis plus d'un mois. Angy Lebow, opérateur à la maison de courtage MAN Financial le confirme. «Les stocks se portent toujours bien mais un gros changement s'est produit depuis un mois, les stocks de produits raffinés ne sont plus en situation d'excédent...». Alors se dirige-t-on vers une envolée spectaculaire du prix du baril de pétrole? Une situation qui défierait tous les pronostics. La conjoncture semble, de toute manière, s'y prêter. La décision prise voilà plus d'un mois par les pays de l'Opep de réduire ses exportations de 1,2 million de barils/jour pour enrayer l'inexorable chute du prix du baril de l'or noir commence à porter ses fruits aidé en cela par la baisse des stocks américains mais aussi par des estimations jugées trop hâtivement optimistes. L'Opep qui gagne en crédibilité et qui est sur le point d'accueillir en son sein un nouveau membre, l'Angola, peut faire une nouvelle fois mouche si une deuxième réduction de ses exportations est décidée en décembre à Abuja.