Les jeunes gens attendent tout de l'Etat, car pour ce qui est des investisseurs privés, il semble bien qu'il faille repasser. La commune des Aït Yahia Moussa dans la daïra de Draâ EI Mizan, vient de réaliser de belles choses et s'apprête à faire changer la dure quotidienneté en répondant enfin aux voeux des citoyens. En effet, la plupart des pistes reliant les villages viennent d'être bitumées avec une tricouche et la route menant du chef-lieu de commune aux villages du flanc est de la commune a été revêtue d'un tapis. Cette réalisation, attendue depuis des années, fait sortir tous ces villages de l'ornière. Outre cet aspect non négligeable, la région natale de Krim Belkacem vient d'enregistrer la réalisation d'un collège près du village de Allela. L'ouverture de ce collège prévue avant le début de la prochaine rentrée, participera à l'allégement des effectifs du collège sis au chef-lieu de commune. Il est vrai, qu'outre le collège de Ighil Mouhou, celui d'Allela va enfin rapprocher les collégiens de leur école, ce qui sera certainement accueilli avec un gros soulagement par l'APC qui fait actuellement face à une charge exténuante au plan du ramassage scolaire. Les transporteurs de voyageurs sont aussi assez contents de cette réalisation. Tous disent que ce problème a assez duré. Par ailleurs, cette commune, apparemment l'une des plus pauvres car n'ayant en fait aucune ressource, s'essaie à décoller économiquement mais pour l'heure, les choses semblent difficiles. Les jeunes de la région sont, de ce fait, disséminés dans les wilayas alentour alors que sur place, ils n'ont comme éventuels débouchés que la fabrication de cannes. Un commerce qui n'assure que les petites dépenses encore faut-il que le bois, généralement ramassé en forêt, soit disponible. A Aït Yahia Moussa, les jeunes manquent terriblement de loisirs, l'unique stade communal se trouvant au chef-lieu. Les cybercafés sont inexistants dans la commune et la petite Maison de jeunes accueille difficilement les groupes de jeunes. C'est donc le vide absolu auquel font face les jeunes de la région qui doivent se déplacer, soit à Draâ Ben Khedda, soit encore à Tizi Ouzou pour essayer de se payer un voyage au...bout du doigt! S'il est un autre problème et d'importance en ces régions isolées et enclavées, comme les hameaux et villages de l'intérieur de la wilaya, c'est le sort des jeunes filles. En effet, et mis à part la chance de celles qui peuvent continuer leurs études en allant à l'université, le reste de la population juvénile féminine est coincé entre les tâches ménagères et la télévision quand cette dernière existe. II semble qu'en pareilles régions, les centres de formation peuvent et doivent apporter leur concours et essayer de casser cette «mise en ornière» et surtout offrir à ces jeunes filles le moyen de gagner, plus tard, leur vie. Les jeunes gens attendent tout de l'Etat, car pour ce qui est des investisseurs privés, il semble bien qu'il faille repasser. Aït Yahia Moussa est l'exemple parfait de région qui ne demande qu'à participer au développement, mais encore faut-il que les investisseurs frappent à sa porte, ce qui n'est guère le cas pour le moment, l'Etat et l'Etat seul, est en mesure d'apporter le sourire sur les visages de ces nuées de jeunes bouffés par le chômage et la mal vie!