On ne débourse même pas 1% du PIB pour la recherche scientifique. Quelque 300 projets de recherche scientifique ont été réalisés durant le premier semestre 2006. Lesquels projets, ont été soumis aux opérateurs des entreprises publiques et privées. C'est ce qu'a confirmé, jeudi, la ministre déléguée à la Recherche scientifique, Mme Souad Bendjaballah. La ministre a précisé, lors de son passage au forum de la Chaîne II de la Radio nationale, que le secteur de la recherche scientifique, en Algérie, a conclu 10 contrats de partenariat avec des entreprises nationales. Elle a souligné, également, que 27 programmes nationaux de recherche, parmi les 32 prévus, ont été exécutés. Le premier constat qu'il faut tirer de ces chiffres, est que la recherche scientifique n'arrive pas à sortir des bras de Morphée. Placée par le gouvernement comme «une priorité nationale», le secteur n'arrive toujours pas à décoller. Le grand désintérêt, pour ne pas dire la négligence, qu'accordent les entreprises au secteur en est une preuve. D'autant plus qu'en Algérie on ne débourse même pas 1% du PIB pour la recherche scientifique. «Dans le programme quinquennal précédent, l'Etat a accordé 1% du PIB à la recherche scientifique. Mais faute de quoi, nous n'avons pas exploité ce pourcentage,» a déclaré Mme la ministre, qui se dit pourtant satisfaite des résultats de la recherche en Algérie. Elle souligne, toutefois, que le problème n'est pas d'ordre financier. «L'argent n'est qu'un moyen. L'Etat a consacré pour les programmes 2006-2010, 100 milliards de DA au financement des activités de recherche. Il peut débloquer une autre enveloppe en cas de besoin» a souligné Mme Bendjaballah. Si l'argent ne pose pas problème, il faut donc chercher les raisons de cette «stagnation» ailleurs. Les vrais problèmes ont trait au manque de volonté politique. Il faut avouer que la recherche, notamment dans le monde économique, est très restreinte. C'est ce qu'a reconnu Mme la ministre. «Les entreprises doivent s'engager dans la recherche. Il ne s'agit pas de faire de l'argent pour continuer à vivre. Elles doivent avoir des services de recherche comme celui du commercial et de la comptabilité», a-t-elle dit. Généralement, il y a un manque flagrant de fondations dédiées à la connaissance et à la valorisation des résultats de la recherche, et ce, en plus des blocages administratifs que rencontrent les chercheurs et enseignants, au manque d'infrastructures ainsi que l'absence d'un statut particulier. S'agissant des honoraires des chercheurs, Mme Bendjaballah les a situés entre 8000 et 12.000DA/mois, et ce, durant toute la durée de la recherche, outre le salaire. Dans le même contexte, elle a fait savoir que près de 400 bourses ont été accordées aux chercheurs en formation à l'étranger. Interrogée sur les mesures prises par le département de Herraoubia pour enrayer la fuite des cerveaux, la représentante du gouvernement a estimé que les grands chantiers de soutien à l'économie nationale, sont de nature à «réduire ce phénomène qui a pris de l'ampleur, notamment au cours des dernières années». Sans évoquer le chiffre exact des chercheurs algériens à l'étranger, Mme Bendjaballah a souligné que les chercheurs «exilés» de par le monde, notamment en France, au Canada et en Belgique, seront impliqués dans les grandes manifestations scientifiques et les recherches doctorales.