Les répercussions psychologiques sur le déroulement du scrutin sont certaines. «Les attentats n'auront aucun impact sur les élections législatives», a déclaré M.Belkhadem. Les élections législatives avancent à grands pas, tenant en haleine les candidats à la députation et créant un désordre indescriptible qui a donné en spectacle classe et partis politiques qui ont dû et doivent encore faire face à un grondement annonciateur d'un mécontentement amplifié, de jour en jour et qui a pris racine autour de la confection des listes des candidats à l'APN. Les deux attentats qui ont ciblé le Palais du gouvernement et le commissariat de police de Bab Ezzouar sont venus, inopinément, remettre d'actualité des événements dramatiques, que l'on a vite mis aux oubliettes, que les Algériens, voilà quelques petites années, ont vécus dans leur chair. La mémoire, cette traîtresse! Dans sa déclaration au journal télévisé, le jour même où se sont produits ces derniers, le chef du gouvernement, M.Abdelaziz Belkhadem, a déclaré que «les attentats n'auront aucun impact sur les élections législatives». Le but recherché est, autrement dit, plus orienté vers un impact médiatique. Le côté spectaculaire de l'événement a fait réagir à la vitesse de la lumière, rédactions, télévisions ainsi que les plus importantes capitales mondiales. L'Algérie n'est plus seule, isolée, au ban du concert des Nations comme ce fut le cas pendant la décennie noire. La solidarité internationale a joué à fond.Les partis politiques engagés dans la course aux législatives ont tous, unanimement condamné ces actions terroristes.Du scrutin de 1995 qui a porté Liamine Zeroual à la magistrature suprême en passant par les élections législatives de 1997 et 2002 jusqu'à la réélection du président de la République M.Abdelaziz Bouteflika, aucun événement majeur de l'ampleur de celui du 11 avril n'est venu perturber les élections. Exception faite des élections partielles de Kabylie, qui se sont surtout particulièrement distinguées par un taux d'abstention extraordinairement élevé. Les citoyens donnent l'impression d'être désintéressés par le rendez-vous électoral du 17 mai que d'aucuns qualifient déjà de farce électorale. Les attentats du 11 avril sortiront-ils les électeurs de leur torpeur ou alors les réconforteront-ils dans leur conviction? Que voter n'apportera rien de nouveau ni de positif pour eux. Pour le moment c'est l'expectative, l'état de choc. Il existe un moment pour tout. Les plaies rouvertes auront-elles le temps de se cicatriser? Le délai est court. Il est presque indécent que la classe politique interpelle les citoyens en termes d'élections. Les esprits sont ailleurs. A chacun sa douleur. La fièvre qui s'est emparée des partis politiques retombera-t-elle? Une fois de plus, c'est le volet sécuritaire qui prendra une large place dans les débats. La sécurité. Les citoyens l'exigent de leur Etat. Les élus sont chargés de transmettre les doléances de leurs concitoyens. Le message est clair.