La justice semble vouloir prendre tout son temps pour une parfaite transparence de l'affaire. L'avocat de la partie plaignante (les chercheurs du Cnrpah), n'ayant pu assurer la représentation de ses clients d'une part, et le principal accusé, Ambès Hocine, désormais ex-directeur de l'Office du parc national du Tassili (Opnt), qui a invoqué à la barre le motif des passations qu'il doit assurer avec son successeur à Djanet, ont suffi à constituer les conditions convaincantes du renvoi de l'affaire à la date du 17 juin, qui pourrait s'avérer détonante. Les chercheurs algériens, qui se sont sentis diffamés par l'article d'un ex-journaliste du quotidien Ech Chourouk pour une «très vague» histoire de détournement de matériel archéologique, ont été livrés en pâture sur la place publique. Une certaine presse s'est empressée de dépecer le cadavre, encore tout chaud. L'Assemblée nationale en a fait une affaire d'Etat. Qualifiée, à l'époque, d'affaire «Khalifa bis» par un député d'El Islah, qui ne devrait plus disposer de l'immunité parlementaire, après le 17 mai 2007, cette affaire risque, en effet, d'être explosive. Les dégâts collatéraux dans l'enceinte de ceux qui ont confectionné «la bombe», pourraient être désastreux. Les chercheurs algériens, traînés dans la boue, promettent de ne point lâcher le morceau. Cette affaire, cousue de fil blanc, semble avoir été concoctée en haut lieu. Aiguillonnée par certains hauts cadres du ministère, dont l'exécutant n'est autre que l'ex-directeur de l'Opnt, Mme Khalida Toumi, citée à comparaître dans cette affaire, selon des sources bien informées, a été sollicitée par les chercheurs algériens nommément accusés pour faire toute la lumière sur cette lamentable histoire. Ils auraient voulu la convaincre de leur bonne foi. Apporter les preuves nécessaires et matérielles de ce qui n'est, apparemment, qu'une simple cabale. Induite en erreur et certainement très mal conseillée, trompée par des responsables malintentionnés, la ministre n'a pas eu le temps de voir venir. Tout porte à croire que les dessous de cette affaire n'honorent pas ses «commanditaires». Reste posée la problématique des tentatives de marginalisation des compétences algériennes d'un côté, et les coulisses ainsi que les sentiers qui mènent à la cooptation et à la désignation aux hautes responsabilités de l'Etat, de l'autre.