Selon M.Tabbou, le chiffre officiel de 35% est révélateur «des difficultés qu'a le pouvoir de masquer l'étendue du désastre». Le premier secrétaire national du FFS, Karim Tabbou, est un homme «très heureux». Un bonheur qui trouve son écho dans le fort taux d'abstention de près de 65% enregistré lors du scrutin législatif de jeudi dernier. Arithmétiquement, le plus vieux parti d'opposition ayant opté pour un boycott actif, s'en sort donc victorieux. Cependant, en sus du rejet du scrutin, le FFS récuse, également, le taux de participation officiel de 35%. «Le taux réel de participation avoisinerait 12%», a indiqué M.Tabbou dans une déclaration remise aux représentants des médias à l'issue de la conférence de presse qu'il a animée hier au siège du parti, à Alger. Ainsi, le FFS «ne prétend pas s'approprier ces résultats, même s'il y a largement contribué», ajoute-t-on dans la même déclaration. Aux yeux de Karim Tabbou, le chiffe officiel de 35% reste largement inférieur aux taux de participation habituellement annoncés lors des précédentes consultations. Ce même chiffre est révélateur, insiste l'orateur, «des difficultés qu'a le pouvoir de masquer l'étendue du désastre». De ce fait, au FFS on est convaincu que le récent scrutin législatif constitue indéniablement «une véritable débâcle». Une déroute à mettre sur l'actif du pouvoir en place. En ce sens, Karim Tabbou affirme sans détour que le fort taux d'abstention recensé au cours des élections de jeudi dernier est le résultat de «l'extinction de toute vie publique depuis plusieurs années», a-t-il notamment indiqué. Aussi, ce taux record d'abstention est aussi «l'aboutissement de 16 ans de mensonges et de violences», ajoute le conférencier. S'agissant des résultats obtenus aux élections, M.Tabbou note que le second vainqueur de ce scrutin est représenté par ceux qui ont injecté des bulletins nuls dans l'urne. Ces derniers sont au nombre de près d'un million de voix. «Une portion de 92 sièges leur revient de droit», a-t-il ironisé. Le premier secrétaire national du FFS dénonce, également, le fait qu'aucun des partis en lice n'a osé révéler le chiffre réel relatif aux taux de participation. «Aucun des ces partis n'a eu l'audace, ni même la décence politique de dénoncer le truquage du taux de participation (...) ils sont tous occupés par le partage des sièges», souligne M.Tabbou. Ce dernier ne manquera pas de fustiger le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales en qualifiant ses déclarations justifiant le rejet massif des législatives par la population «d'absurdités politiques». Au sujet de l'appel lancé par Al Qaïda-Maghreb, le premier secrétaire national du FFS a laissé entendre qu'«Al Qaîda a été invitée par le pouvoir pour discréditer la position du FFS ayant opté pour un boycott massif». Toujours est-il qu'à la suite des résultats de la récente consultation électorale, Karim Tabbou persiste et signe que le FFS constitue un véritable repère politique pour la majorité des Algériens. Le congrès de ce parti est annoncé pour le mois de septembre prochain, presque au même moment que celui de l'organisation des élections municipales au sujet desquelles le FFS maintient le suspense par rapport à sa participation.