Cette démarche sera bénéfique à notre pays dans la mesure où elle lui permettra de diversifier ses exportations. La Suisse invite l'Algérie à signer un accord avec l'Association européenne de libre-échange (Aele). C'est ce qui ressort de la visite du ministre suisse de l'Intérieur, Pascal Couchepin, en Algérie. Ouvertes en 2006, les négociations sont importantes pour les pays de l'Aele (Suisse, Norvège, Islande et Liechtenstein) dans le contexte de la création de la grande zone de libre-échange euro-méditerranéenne. Elles le sont également pour la Suisse car un tel accord permettrait d'éliminer les discriminations envers l'économie suisse, lesquelles résultent de l'entrée en vigueur, en septembre 2005, de l'accord entre l'Union européenne (UE) et l'Algérie. La Suisse a déjà conclu des accords de libre-échange avec la Tunisie, le Liban et la Turquie et est en négociations avec l'Egypte. Cette démarche sera bénéfique à notre pays dans la mesure où elle lui permettra de diversifier ses exportations dominées actuellement par les hydrocarbures. Le volume des échanges commerciaux entre les deux pays (150 millions d'euros), qui a enregistré une croissance de 37%, reste relativement modeste. La Suisse exporte surtout des équipements, des produits pharmaceutiques et les produits industriels habituels. Les Suisses sont, par ailleurs, intéressés par le programme quinquennal pour le développement du chemin de fer en Algérie. Le gouvernement a dégagé une enveloppe de 10 milliards de dollars à cet effet. En outre, le département des Transports a demandé une rallonge de 500 milliards de dinars, dans le cadre de la loi de finances complémentaire 2007, pour la réalisation de 700km de voie ferrée. Les opérateurs suisses focalisent sur le projet d'électrification de 2200km de lignes. Au niveau des importations, l'Algérie est, en effet, le troisième fournisseur de pétrole brut et de produits pétrolifères de la Suisse. En 2005, la Suisse a importé de notre pays 9,2% de brut et de produits du pétrole. Au cours des discussions avec les responsables algériens, le conseiller fédéral a fait part de l'intérêt de la Suisse au développement des échanges entre les deux pays et d'une manière plus générale, avec les pays du Bassin méditerranéen. Par ailleurs, s'exprimant dimanche soir sur les ondes de la Radio suisse romande, M.Pascal Couchepin a signalé que le projet d'initiative populaire, visant à interdire la construction de minarets, en Suisse suscite l'incompréhension en Algérie. Selon le ministre, l'idée «ridicule» d'interdire les minarets «donne une image inquiétante de la Suisse». Arrivé jeudi en Algérie, M.Pascal Couchepin, dont c'est la première visite officielle dans notre pays, a également signé, samedi, un mémorandum de coopération culturelle entre Berne et Alger. Ce document définit les domaines qui se prêtent aux échanges et à la transmission, comme le patrimoine architectural, la littérature et les bibliothèques. Il doit ouvrir la porte à la signature d'un accord sur le transfert des biens culturels entre les deux pays. Berne s'est déjà engagé avec l'Italie, le Pérou et la Grèce pour une collaboration dans ce domaine.