Le coup d'envoi de la campagne de promotion de ce mégaprojet a été donné, hier, à Bruxelles. C'est dans l'enceinte du prestigieux hôtel le Conrad, à Bruxelles, que le coup d'envoi de la campagne de promotion du mégaprojet de gazoduc Transsaharian Gas Pipeline (Tsgp), a été donné, hier, en présence de la presse internationale et de managers du secteur de l'énergie. Chakib Khelil, ministre de l'Energie et des Mines, pour l'Algérie, son homologue pour le Niger, Mohamed Abdoulahi, Tony Chkwueke, directeur du département des ressources pétrolières pour le Nigeria et Andris Pielbalgs, commissaire européen à l'Energie, ont occupé la tribune pour présenter, tour à tour, devant un grand nombre de managers, ingénieurs, financiers et autres loobyistes, les contours de ce projet intercontinental exceptionnel, tant sur le plan économique que politique. D'un montant de plus de 10 milliards de dollars, le projet va acheminer entre 20 et 30 milliards de m3 de gaz naturel du Nigeria vers l'Europe, via le Niger et l'Algérie. Le tracé couvre une distance de 4128 kilomètres, dont 1037km au Nigeria; 841km au Niger et 2310km en Algérie. Une vingtaine de stations de compression sont prévues tout au long des 4128 km qui aboutiront, soit sur Beni Saf, à l'ouest, soit sur la ville d'El Kala, à l'est. Concrètement, ce sont Sonatrach pour l'Algérie et son homologue du Nigéria, Nnpc, qui auront en charge la réalisation de cette oeuvre sans pareille, classée comme prioritaire dans le programme du Nepad. Le président-directeur général de Sonatrach, M.Mohamed Meziane, qui a ouvert la rencontre, a rappelé les circonstances qui sont à l'origine de ce projet: «Ce projet de taille mondiale, s'inscrit dans l'esprit des objectifs structurants et intégrateurs du Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique - Nepad - dont le volet énergétique, notamment une plate-forme riche et solide pour une coopération multiforme interafricaine, interrégionale et internationale impliquant, aussi bien les acteurs économiques, que les institutions nationales et internationales.» Dans ce même ordre d'idées, M.Chakib Khelil a expliqué que «l'avantage manifeste du projet Tsgp est qu'il se trouve, aujourd'hui, à la croisée de potentialités et de préoccupations de l'Europe et de l'Afrique...C'est ce positionnement du Tsgp, au point de convergence des intérêts bien compris des deux parties, qui conforte notre confiance sur son avenir». Quels sont ces intérêts convergents? Selon le ministre algérien: «nous avons, d'une part, une région importante d'Afrique disposant de ressources en gaz naturel, qui est confrontée à la pauvreté, au sous-développement et à la dégradation de l'environnement, et d'autre part, une Europe devant faire face au défi du déficit énergétique croissant, notamment en gaz naturel, couplé à un besoin de diversification des sources d'approvisionnement et de réduction des émissions des gaz à effet de serre.» Le représentant du Nigeria s'est dit confiant dans le projet. Il a insisté sur les capacités technologiques et humaines de Sonatrach. Il a rappelé que l'Algérie et le Nigeria sont les principaux promoteurs du Nepad, et à ce titre, le projet Tsgp constitue une action concrète pour le développement de l'Afrique. Du côté européen, le commissaire à l'energie de l'Union européenne a reconnu cette convergence d'intérêts et appelé au soutien du projet. Par ailleurs, il a rappelé le savoir-faire de Sonatrach, son sérieux et son engagement, de tout temps, à honorer ses contrats de livraison. En d'autres termes, même durant les moments les plus difficiles que l'Algérie a traversés, Sonatrach n'a jamais failli, ne serait-ce qu'une heure, à honorer ses clients. A vrai dire, cette campagne de promotion du Tsgp obéit avant tout, aux règles communément admises dans des projets de cette taille. Car Sonatrach et Nnpc ont largement les moyens de le financer. L'objectif est de s'assurer des commandes et clients potentiels et d'ouvrir, pour des raisons liées aux impératifs de la mondialisation, le projet à des participations internationales. «Nous n'avons pas de problèmes réels de financement du projet. Nous cherchons d'abord des clients sérieux, des débouchés et un partenariat sur le long terme», nous a déclaré, en marge, M.Ali Rezaïguia, directeur exécutif pour la Coordination des groupes financiers de Sonatrach. C'est que le projet offre une multitudes de débouchés. Songez par exemple, aux milliers d'emplois qu'il va générer, à la stabilité des populations des régions concernées, au frein à la déforestation pour le bois de chauffe dans des zones déjà arides...Avec le Tsgp, il est prévu un réseau de fibre optique pour les communications qui, conjugué à la finalisation de la route transsaharienne, sortira de l'isolement des régions, voire des pays subsahariens. Cet immense espoir pour l'Afrique n'est pas si lointain que ça. Si tout va bien, le projet pourrait aboutir à l'orée de l'année 2015, soit dans 8 ans, selon ses concepteurs.