La campagne électorale pour les prochaines législatives, qui sera lancée à partir du 9 mai prochain, s'annonce ardue surtout pour les candidats libres qui ne devront compter que sur leurs moyens propres pour espérer occuper l'espace et séduire l'électorat. Il faudrait reconnaître que question finances, des inégalités pourront voir le jour et pourront même s'avérer déterminantes dans le choix des futurs pensionnaires de l'Assemblée populaire nationale (APN). Des indiscrétions ont laissé entendre que les partis engagés dans la course pourraient recevoir une subvention de l'Etat au prorata du nombre de listes de candidatures présentées et du nombre de représentants dans l'APN actuelle. Ce schéma de financement, s'il venait à se confirmer, léserait, dans une large mesure, les candidats indépendants et les petits partis non représentés dans la première Chambre du Parlement. Ceci est d'autant vrai puisqu'il paraît difficile pour une liste constituée de jeunes «premiers», de rassembler des fonds pour la confection d'affiches, la location de salles pour les meetings ou encore, le recrutement de représentants pour le contrôle et le suivi des élections. Des partis à l'image du RND ont trouvé la parade en sollicitant les militants et les candidats pour jouer cette partie sur du velours. Le scénario envisagé par le parti de Ouyahia s'articule autour de trois sources de financements: une subvention de l'Etat, une part puisée des cotisations des militants élus dans les différentes assemblées et un financement de la liste par les candidats eux-mêmes. Cela mettrait le RND dans une position confortable, puisque outre l'exigence faite aux cinq premiers classés dans la liste électorale d'apporter une participation financière (en fonction du rang occupé sur la liste), il peut compter sur une manne financière constituée par les cotisations de tous les élus dans les Assemblées élues (APN-APW-APC) et aussi sur une aide apportée par l'Etat. Des partis avec un faible ancrage ou ayant bénéficié d'un coup de pouce du sort durant les précédentes législatives paraissent lésés. Les chances pour cette fois semblent égales, du moins sur le plan de l'organisation financière et technique des élections, même si l'on croit savoir qu'une réunion technique pourrait se tenir dans les tout prochains jours pour discuter des modalités organisationnelles et pour mettre sur un pied d'égalité les partis afin de garantir à chacun ses chances. La bataille électorale pourrait montrer l'envergure de chacun, mais il convient de dire que la physionomie actuelle de la scène politique ne traduit pas la vérité des choses. Elle n'est qu'un miroir déformant qui ne renvoie pas une image réelle de ce que sont les choses et de ce qu'elles devraient être.