Selon Abdelmadjid Chikhi, les archives restituées par l'ancienne puissance coloniale sont en deçà des attentes algériennes. «L'Algérie n'a jamais cessé de réclamer à la France ses archives spoliées pendant la période coloniale», a déclaré hier le directeur général du Centre national des archives. Selon Abdelmadjid Chikhi, les archives restituées par l'ancienne puissance coloniale sont en deçà des attentes algériennes. Quels en sont les motifs? «La France se base sur ses lois spécifiques, en particulier le décret promulgué en 1834 par les autorités françaises de l'époque. L'indépendance de l'Algérie a pourtant rendu caduc ce décret», a fait observer M.Chikhi. Revenant sur le séminaire national organisé par sa structure, le même responsable a insisté sur l'importance de ce type de rencontres. «Cela vise à mettre en place une solide stratégie à ces bâtisses dont la fonction essentielle est celle de la préservation et de la protection de la mémoire de la nation», a-t-il ajouté. Lors de l'allocution d'ouverture, M.Nouredine Moussa, ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, a déclaré qu'«au-delà des aspects techniques, cette rencontre intéresse à plus d'un titre la mémoire et l'histoire de la nation». Une mémoire et une histoire en fragments, dont une partie importante est encore entre les mains de l'ancienne puissance coloniale. Ce que n'a pas oublié de signaler le directeur général du Centre national des archives. Le ministre de l'Urbanisme et de l'Habitat,, a fait savoir que dix centres d'archives sont en cours de réalisation, alors que deux autres se trouvent en cours d'études, en plus de trois centres inscrits et dont le lancement des réalisations n'a pas encore été entamé. Quinze centres d'archives, dont devraient bénéficier d'autres départements interministériels, tels que ceux de la Justice et de la Sûreté nationale, sont en cours de construction par les services du ministère de l'Habitat et de l'Urbanisme. M.Noureddine Moussa a attiré l'attention sur l'intérêt qu'il porte au choix du site qui doit épouser les caractéristiques particulières de l'environnement et de la qualité de la réalisation quant à son aspect esthétique. Les spécialistes en la matière ont insisté sur le respect des normes techniques de construction et la ventilation naturelle. D'autre part, M.Abdelmadjid Chikhi a souhaité qu'au moins cinq centres régionaux d'archives voient le jour à travers le territoire national. Il a, notamment, cité les villes d'Oran, Constantine, Ouargla et Béchar pour le sud du pays. «Ce qui permettrait de mieux conserver les archives locales», a-t-il précisé. Prenant en compte les préoccupations des chercheurs, le directeur du Centre national des archives a ajouté: «Ils feront l'économie du déplacement sur Alger dans l'attente de la numérisation des archives nationales.» Le Séminaire national sur les bâtiments d'archives, qui doit prendre fin aujourd'hui, devrait déboucher sur des recommandations importantes. une remise à niveau des aspects urbanistiques des centres d'archives qui répondent aux normes internationales. Le choix semble d'ailleurs être fait.