Elle a démarré sans grande effervescence. Les partis politiques se sont jetés dans le bain et à chacun sa stratégie. Certaines formations politiques l'ont tout de même entamée «tambour battant». Alors que d'autres ont été plutôt attentistes. Ce qui n'a pas été le cas du RND, du MSP ou du FNA. Le Rassemblement national démocratique d'Ahmed Ouyahia et le Mouvement de la société pour la paix de Bouguerra Soltani ont fait du mano à mano. Ils ont «ouvert le feu» à partir de Béchar. M.Ouyahia dont les propositions se veulent de plus en plus ciblées, a insisté sur «une nécessaire amélioration des conditions sociales des citoyens»: Elles doivent passer par «une révision périodique des salaires, une baisse pour les articles et produits de large consommation et une aide publique au loyer d'habitat». Le secrétaire général du RND a remis sur le tapis une de ses propositions émises lors des élections législatives du 17 mai: l'attribution d'une bourse aux enfants scolarisés dont les familles sont défavorisées. M.Ahmed Ouyahia a exhorté les élus à plus d'écoute et de dialogue envers les citoyens. Des mécanismes nouveaux doivent être mis en place, a suggéré le secrétaire général du RND. Le choix de Béchar pour le lancement de la campagne électorale, par le RND, a été motivé par les réalisations multisectorielles dans cette région du pays, a précisé M.Ouyahia. Il a cité la voie ferrée Mecheria-Béchar. Son renouvellement va doter la wilaya «d'un outil efficace pour son développement», a fait observer M.Ouyahia. Il a conclu en appelant les Bécharis à choisir les candidats de son parti qui ont toujours été sélectionnés «sur la base de critères sains». M.Soltani qui était lui aussi l'hôte de la ville a jeté son dévolu sur le centre culturel du quartier populaire de Béchar Djedid. Son discours a été focalisé sur la jeunesse. «Un dossier ouvert ce mois de novembre par les plus hautes instances du pays, dans la perspective d'une réelle prise en charge des préoccupations de cette importante catégorie de la population», a-t-il déclaré. En ce qui concerne les élections locales, il a réitéré sa vision des choses. «La nécessité de rapprocher les citoyens de l'administration locale qui doit se montrer à la hauteur et à l'écoute des administrés pour une prise en charge de leurs préoccupations». L'éternel problème: réconcilier le citoyen et son administration. Devant une assistance nombreuse, le chef de file du MSP a appelé à un vote massif en faveur «des candidats intègres, capables d'être à la hauteur de la confiance placée en eux par les électrices et les électeurs». Le président du MSP a déjà à son compteur deux wilayas, Béchar et El Tarf. Il a conclu par un tonitruant appel au parachèvement du rêve des martyrs «qui se sont sacrifiés pour que l'Algérie soit indépendante». Le changement qu'appelle de tous ses voeux M.Soltani ne relèvera pas du miracle. «C'est une expression de la forte volonté du peuple», a-t-il précisé. Le président du Front national algérien qui se trouvait à El Tarf, n'a pas manqué l'occasion pour appeler les électeurs à participer massivement aux élections du 29 novembre. Il a soulevé les problèmes auxquels font face les jeunes Algériens. «Il est possible de lutter contre la drogue, l'oisiveté, l'émigration clandestine et le chômage et redonner confiance aux jeunes en leur pays», a déclaré M.Moussa Touati. La porte-parole du Parti des travailleurs a choisi quant à elle, de débuter la campagne en réunissant ses têtes de listes. Mme Louisa Hanoune a justifié ce choix: «Nous avons préféré entamer la campagne électorale en vous réunissant, afin de consacrer et consolider l'homogénéité et l'unité du parti au niveau national», leur a-t-elle déclaré. Mme Hanoune a reconnu l'existence de particularités dans les problèmes des collectivités locales. «Ces problèmes exigent des solutions centrales, à travers le budget de l'Etat et les grands projets», a-t-elle soutenu. Elle a en outre déploré «l'absence de prérogatives des présidents d'APC devant certains phénomènes». Elle a cité en particulier la mafia du sable et les énormes dégâts causés à l'environnement. Le RCD, quant à lui, semble avoir privilégié la capitale. «Le RCD ne ménagera aucun effort pour que notre capitale s'érige en place internationale des affaires et accueille les sièges d'institutions politiques nationales et internationales des affaires», promet le parti de Saïd Sadi qui a préféré réunir ses têtes de listes pour marquer le début de la campagne électorale. Le Front de libération nationale, grand favori des élections, a choisi de célébrer dans la liesse sa campagne. Il a organisé, mercredi dernier, une soirée artistique au siège de sa mouhafadha. Les citoyens vaquaient quant à eux à leurs préoccupations. Il va falloir de sérieux arguments pour les inciter à se rendre aux urnes le 29 novembre 2007.