Mis à part deux quotidiens, les autres journaux se sont focalisés sur le pouvoir d'achat et les 35 heures. Après une campagne acharnée sur les relations algéro-françaises, les médias français lèvent le pied. La visite du président français à Alger qui aura lieu demain n'a pas été évoquée hier par les médias. Ces derniers se sont focalisés sur la sortie médiatique du chef de l'Etat français jeudi. Le pouvoir d'achat, les loyers, les 35 heures, ont été les principaux thèmes développés par la presse de l'Hexagone. Apparemment, tout a été dit. Nul n'ignore que les propos du ministre des Moudjahidine ont donné du grain à moudre aux médias français. Le ministre algérien des Moudjahidine, Mohamed Chérif Abbas, a fait la une de tous les médias. Tous ont mis le projecteur sur cet affaire. Article, éditorial, analyse, dossier, reportage ont commenté abondamment l'événement. Même les médias lourds ont fait leur ouverture sur cet incident. Des portraits du ministre ont défilé sur tous les JT de 20 heures des grandes chaînes de télévision comme TF1, France 2 et France 24. Plus d'une semaine après les déclarations du ministre des Moudjahidine, la presse de l'Hexagone s'acharne encore. Surtout qu'il intervient à la veille de la visite du président de la République française, Nicolas Sarkozy en Algérie pour une visite d'Etat. Alors que sur le plan diplomatique, les choses sont rentrées dans l'ordre, la presse focalise encore sur le sujet en anticipant même sur les résultats de la visite. Certes, la sortie médiatique du président français a détourné les regards des faiseurs d'opinion, mais il n'en demeure pas moins qu'ils gardent l'oeil braqué sur Alger. Certains ont même dépêché leurs reporters dans la capitale algérienne pour tâter le terrain. C'est le cas d'ailleurs du quotidien Le Monde. A la veille de la visite officielle, le journal français consacre tout un dossier sur l'état d'esprit qui règne en Algérie. Il donne une lecture détaillée sur les réactions provoquées par l'incident dans le milieu médiatique algérien. Dans son éditorial de vendredi, le quotidien titre «Alger-Paris, rancoeurs». L'éditorialiste va même loin dans son analyse, remontant jusqu'à l'indépendance. Il rappelle que l'échec du traité «d'amitié» est dû, selon Le Monde, au passé. L'éditorialiste n'exclut pas que le président français pourrait condamner les crimes de la colonisation comme il l'a fait au Maroc. Le Monde ne dissimule pas le but essentiel de la visite qui est de signer des contrats. Du côté de l'Elysée, l'incident est clos. Sur le site de la présidence française, on se contente juste d'annoncer la visite d'Etat. Aucun détail sur son contenu n'est livré. Le coup de fil du président Bouteflika semble avoir apaisé les esprits au sein de l'Elysée.