Selon le ministre de la Solidarité nationale, le taux de pauvreté est de 4,9%. Pauvreté. Un mot de huit lettres qui menace des centaines de familles d'Algériens. Combien sont-elles exactement? Entre la vérité des chiffres des officiels et la réalité du terrain, la question suscite encore des controverses. Le ministre de la Solidarité nationale, Djamel Ould Abbès insiste sur le recul de ce malaise social. Selon le ministre, le taux de pauvreté est inférieur à 5%. «Selon les dernières statistiques, la pauvreté est de 4.9% en Algérie, soit une baisse de 7% par rapport à 2000 où le taux était de 12,8%». Ould Abbès insiste encore sur le fait que les Algériens ne meurent pas de faim. «Nous avons des nécessiteux, mais pas des pauvres», insiste-t-il, lors de son passage, hier, à l'émission «Fi Al Ouadjiha», diffusée sur les ondes de la Chaîne I. S'appuyant sur les chiffres de son département, le ministre a souligné que «l'Algérie a recensé seulement 121.000 familles nécessiteuses». D'après le ministre, chaque personne dont le revenu ne dépasse pas les 4750DA est considérée comme nécessiteuse. Cependant, le ministre ne fait pas de différence entre une famille à deux, trois ou dix membres. Par la même occasion, Ould Abbès a dévoilé que le taux de chômage est inférieur à 10%, sans précision. Toutefois, les observateurs de la scène nationale ont remis en cause, maintes fois, les déclarations des officiels. Ils estiment que ces chiffres ne reflètent en rien les véritables conditions de vie des Algériens. Aujourd'hui, la société algérienne est divisée par les mêmes observateurs en deux catégories: les riches qui s'enrichissent davantage et les pauvres qui s'appauvrissent de plus en plus. Nul ne conteste que la richesse nationale est très mal répartie. A titre illustratif, la majorité de la population rurale et des zones enclavées n'a pas bénéficié des aides de l'Etat, ni de la dynamique économique que vit le pays. Dans un autre registre, le ministre a affirmé que, les victimes des derniers attentats perpétrés à Alger seront toutes prises en charge par l'Etat, y compris les étrangers. «L'Etat a pris en charge tous les dégâts causés par les attentats. Les familles sinistrées seront toutes relogées, provisoirement, dans des immeubles meublés». Même sort pour les victimes des dernières inondations, souligne le ministre. A noter que des dizaines de familles restent, toujours, sans abri, suite aux fortes pluies qui se sont abattues sur le territoire national dernièrement. Par la même occasion, M.Ould Abbès a réfuté tout lien entre dégradation de la vie sociale des Algériens et le phénomène kamikaze qui ne cesse de prendre de l'ampleur. Il précise, toutefois, que l'Etat est consciente de tous les problèmes sociaux. S'agissant de la flambée des prix, le ministre, se substituant au chef du gouvernement, affirme que la question sera prise en charge sans pour autant avancer la moindre précision. A propos des terroristes repentis, le ministre a précisé que «l'Etat a bien pris en charge cette catégorie dans le cadre de la réconciliation nationale». Il affirme que le nombre de repentis ayant repris les maquis est très infime. «Nous avons indemnisé plus de 4700 personnes».