En fin 2007, on a recensé presque 800 constructions à proximité des ouvrages énergétiques de la Sonelgaz, Naftal... Les atteintes en matière de construction ne concernent pas seulement le tissu urbain ou les terrains fertiles. La «phagocytose» du foncier croque à belles dents même des terrains à potentiel de risque élevé (mortel). L'empiètement des périmètres de protection des ouvrages énergétiques, tel que les canalisations de transport de gaz naturel haute pression.... pose une double problématique de sécurité: des riverains d'un côté, et des ouvrages dits à risque majeur de l'autre. «Nous avons relevé 16 points d'empiétement répartis sur sept communes dont nous citons, à titre d'exemple, Beni Tamou, Meftah, et Blida, chef-lieu», précise Bourennane Ahmed de la direction des mines et de l'industrie de la wilaya de Blida (DMI). Bourenanne parle même de constructions érigées à un jet de pierre de grandes sphères contenant du GPL (gaz propane liquide). En cas d'accident, précise-t-il, une sphère de 2000m3 de ce gaz produira une boule de feu de 1,5km de diamètre, capable de réduire en cendres tout objet à l'intérieur de ce périmètre. En effet, les investigations préliminaires de la commission de wilaya, chargée de recenser ces types de construction, ont fait cependant ressortir les résultats les plus paradoxaux: la majorité de ces empiètements sont l'effet d'édifices publics tels que écoles, administrations et unités industrielles. L'on construit comme on peut, comme on veut, là où on peut, même sur des volcans en latence. En fin 2007, on a recensé presque 800 constructions à côté des ouvrages énergétiques de la Sonelgaz, Naftal... Du côté de Boufarik, Ben Hamdani, une école primaire est construite juste à quelques pas d'une canalisation de gaz haute pression. En l'absence de perspectives de management de l'espace dans les normes de l'art, il est difficile, cependant, de préciser la part de responsabilité de tout un chacun dans cette affaire de chevauchement. De là, il est légitime de s'interroger sur les raisons d'aussi flagrantes incohérences en matière d'occupation du sol, et cela malgré l'existence d'un dispositif réglementaire régissant ces zones à statut spécifique. Par ailleurs, et dans divers endroits du territoire de la wilaya, comme constaté de visu, des habitations précaires nombreuses, mais aussi des villas huppées, sont construites sous des fils de haute tension, dépassant, parfois, les 20.000 volts. Il va sans dire que la situation est problématique à plus d'un titre, et reflète, pour le moins qu'on puisse dire, le manque de sensibilisation à large portée. Dans ce manque de coordination entre les acteurs publics, sur fond de marasme social, tout semble, en effet, indiquer: Vogue la galère (harraga), advienne que pourra, quand bien même l'épée de Damoclès se fait plus menaçante.