La communauté internationale exige de savoir la vérité. Israël joue au chat et à la souris avec la communauté internationale, se retirant, ou faisant semblant de se retirer, d'une ville, pour en réoccuper immédiatement une autre. Alors même que les sièges du QG du président Arafat à Ramallah, et de l'église de la Nativité à Bethléem, se poursuivent en dépit de l'exigence de leur levée par l'ONU. De fait, la situation des assiégés est plus que préoccupante, elle est aujourd'hui alarmante. Par ailleurs, les activités de l'armée israélienne autour du QG de Yasser Arafat ne laissent d'inquiéter. Ainsi, Leïla Shahid, déléguée de l'Autorité palestinienne à Paris s'est-elle fait l'écho de ces inquiétudes en exprimant sa crainte de voir le président Arafat assassiné. «Israël cherche à finir son travail de destruction de l'Autorité en assassinant Arafat, maintenant plus que jamais à cause de l'échec de la mission du secrétaire d'Etat américain Colin Powell», a-t-elle déclaré, hier, à la radio française, indiquant: «Je suis très inquiète pour la sécurité du président Arafat.» La radio française avait fait état, se reférant à la presse israélienne, d'un «possible assaut» du siège du QG de Arafat par l'armée israélienne d'occupation. Quant au pseudoretrait israélien de Naplouse, annoncé par l'armée israélienne, Saëb Erakat, négociateur palestinien en chef, le qualifie de pure «mensonge», indiquant que si l'armée s'est retirée de la ville, ce n'est que pour se replier sur les villages alentours. Comme quoi les Israéliens continuent de défier la communauté internationale, ne prenant en compte ni mise en garde ni avertissement se comportant, dans les territoires occupés, en pays conquis. De fait, arrogant, sûr de lui, grâce à la protection que lui prodiguent les Etats-Unis, Sharon a annoncé, hier, la fin «de la première phase de l'opération ‘'Rempart''», affirmant: «Mais la lutte contre le ‘'terrorisme'' va se poursuivre», considérant sans doute Israël non concerné par les résolutions de l'ONU. Sharon a fait beaucoup de mal au processus de paix dans la région, toute la communauté internationale en témoigne, y compris parmi les Israéliens, encore lucides, qui comprennent que leur chef de gouvernement mène leur pays à la catastrophe. Ce que en filigrane laisse entendre le commissaire européen aux Relations extérieures, Chris Patten, qui estime qu'Israël «a pris en otage la lutte contre le terrorisme», indiquant: «Nous voulons une solution, nous la voulons rapidement», accusant par ailleurs l'armée d'occupation israélienne d'avoir «systématiquement détruit les infrastructures de l'Autorité palestinienne, notamment les ministères des Finances, de l'Education et les services du cadastre», soulignant: «Cela n'a rien à voir avec la lutte contre les attentats suicide (...), il y a un objectif politique, qui est de détruire ce qui existe déjà d'un Etat et d'un gouvernement palestiniens presque viables», relevant: «Et s'il n'y a ni gouvernement ni autorité palestinienne, la seule alternative est une anarchie palestinienne» concluant: «C'est pour cette raison que ce qu'a fait Sharon est aussi fondamentalement contraire aux intérêts d'Israël à long terme.» Mais c'est encore autour des massacres au camp de Jenine que la controverse fait rage. Pour la communauté internationale, une certitude se dégage, il ne fait plus de doute que quelque chose d'innommable s'est passé à Jenine, exigeant que toute la lumière doit être faite sur les faits ayant entraîné la destruction du camp et la mort d'un très grand nombre de réfugiés palestiniens. Il faut seulement espérer que la mission d'établissement des faits de l'ONU chargée d'enquêter sur les graves événements de Jenine mène ses investigations jusqu'à leur aboutissement en ne scellant aucun acte ayant marqué le nouveau Sabra et Chatila, ou encore une fois les Palestiniens ont été les victimes du criminel de guerre Ariel Sharon. Il faut espérer également que l'ONU en tirera toutes les conséquences et prendra les décisions qui s'imposent. L'enjeu de Jenine est, aujourd'hui, de savoir si l'ONU est encore capable de protéger les petits pays contre les abus de la toute-puissance militaire de certains de ses membres, ou si les Etats-Unis et, à travers eux, Israël, imposera son diktat au monde entier.