Mme Michèle Montas, porte-parole du secrétaire général de l'ONU, a affirmé que Ban Ki-moon ne partage pas les opinions de son représentant personnel au Sahara occidental. Crise ou mini-crise au sein de l'Organisation des nations unies? Les déclarations de la porte-parole du Secrétaire général des Nations unies en indiquent le chemin. Il est, en effet, difficile de croire qu'un diplomate de haut rang puisse se permettre une telle gaffe, une incartade de ce type. Les déclarations de Van Walsum ont été sévèrement commentées et condamnées par l'ensemble de la presse nationale. Et il y a de quoi. Elles vont à l'encontre des résolutions 1754 et 1783 du Conseil de sécurité, qui appellent les deux protagonistes, le Front Polisario et le Maroc à des négociations directes et sans conditions. Alors pourquoi cette sortie de Van Walsum? Serait-il ce lampiste malgré lui? A qui profite cette déclaration? L'option réaliste, selon le facilitateur de l'ONU serait que l'indépendance serait hors d'atteinte pour le peuple sahraoui. Le Front Polisario devrait devenir réaliste, a-t-il ajouté. Une option qui doit arranger en tout premier lieu le colonisateur marocain, soutenu par la France et les Etats-Unis d'Amérique. Des alliés traditionnels de Mohammed VI, qui s'est, sans aucun doute frotté les mains. La fête a cependant été de courte durée. Ne voilà-t-il pas que le Royaume-Uni par la voix de son secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères, vient de remettre les pendules à l'heure au risque de déplaire au «cousin américain». «Nous soutenons les négociations actuelles entre le Maroc et le Polisario sous l'égide des Nations unies», a déclaré devant la Chambre des communes Kim Howells. Une intervention publiée jeudi sur son site. «Nous sommes soucieux de résoudre la question du Sahara occidental, le Royaume-Uni déclare son soutien total aux efforts déployés par le Secrétaire général des Nations unies et son envoyé personnel au Sahara occidental, Peter Van Walsum pour aider les deux parties, accepté par le Maroc et le Polisario...». Le responsable de la diplomatie britannique poursuit et se fait plus précis «un règlement politique permettant l'autodétermination du peuple du Sahara occidental». Le représentant de la couronne britannique ne jure que par la légalité internationale. L'application des résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU. En fin diplomate, Kim Howells n'a pas tenu à égratigner M.Peter Van Walsum. «Je crois que l'envoyé personnel du Secrétaire général de l'ONU tente de faire avancer les choses et de la meilleure manière qui soit. Nous appuyons les efforts qu'il déploie, mais cela ne signifie pas forcément que nous appuyons toutes ses opinions.» Mais, il y a ce mais important. Que veut-il signifier? L'entrée en disgrâce de Van Walsum aux yeux de Ban Ki-moon? Il est très probable et même humain que celui qui s'oppose à son chef doit s'attendre à un retour de manivelle. Van Walsum disqualifié en ce qui concerne la question du Sahara occidental? Il faut s'attendre peut-être à un atterrissage en douceur. Van Walsum appelé à d'autres fonctions? Pourquoi pas. Cela arrangera (presque) tout le monde.