Des statistiques ont révélé que 80% des habitations du territoire national ont été construites illégalement. D'innombrables transgressions sont constatées à chaque fois que l'on évoque le logement. Tout en restant optimiste, le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, Noureddine Moussa, indique qu'«entre 2000 et 2300 constructions non conformes sont recensées chaque année». Cette déclaration a été faite par le ministre de l'Habitat lors d'une rencontre d'évaluation, hier, avec les directeurs de l'urbanisme et de la construction (DUC) des 48 wilayas. Les dispositions légales et la réglementation font-elles défaut à ce point? A cette question, M.Moussa n'a pas caché son mécontentement à propos de l'arsenal juridique mis en place. «Les saisines de la justice interviennent d'une façon assez parcimonieuse et en retard. Cela permet aux contrevenants de continuer sur leur lancée» a expliqué le premier responsable de l'Habitat. Le pire ne s'arrête pas là. Des milliers d'habitations ont été bâties sans permis de construire. Ce chiffre est de «2000 habitations recensées chaque année par les différents services chargés à ce sujet par le ministère», a précisé M.Moussa. En dépit du dispositif mis en place, de nombreuses constructions, quelquefois difficilement identifiables, ne cessent d'être érigées. Qu'en est-il des démolitions de ce genre de constructions «illégales»? Le ministre les a estimées à 3000 au maximum. «Elles oscillent entre 2000 et 3000», a-t-il fait savoir. En termes de chiffres, celui des «constructions démolies» ne représente malheureusement qu'un1/10e du total des constructions bâties. Evoquant le permis de construire, le ministre a souligné que sa délivrance «doit être impérativement précédée par un certificat de l'urbanisme.» Dans ce chapitre, notre interlocuteur a donné des instructions aux différents directeurs en insistant sur la nécessité de l'étude des sols avant de bâtir. Ce genre d'études évitera, à coup sûr, aux immeubles de s'effondrer comme des châteaux de cartes en cas de séisme. A propos de celui-ci, le ministre a précisé que «90% des victimes du séisme de Boumerdès en 2003, sont actuellement relogées dans des appartements neufs.» Dans un autre chapitre, le ministre a précisé que le projet de loi relatif à l'achèvement des constructions, qui a été débattu il y a moins de deux semaines à l'APN, sera finalisé au plus tard durant le 2e semestre de l'année en cours: «Le seul député qui était contre ce projet l'a finalement accepté.» Y a-t-il des délais qui sont fixés pour mettre fin à ce problème? La loi accorde une durée de validité de cinq ans. «On a assez de temps pour régulariser la situation», poursuit le ministre, très optimiste tout en reconnaissant la difficulté liée à sa tâche. Lors de ce rendez-vous consacré à l'examen des bilans relatifs à la viabilisation des sites de logements, M.Moussa a précisé que les indices des prix des matériaux de construction du dernier trimestre 2007 seront publiés d'ici la fin du mois de mai. Ces indices permettront l'actualisation des coûts contractuels des projets de réalisation de l'habitat.