Le Président a quitté hier soir la ville de Tlemcen après une visite de deux jours. C'est une équipe gouvernementale aux couleurs militaires qui a débarqué, hier matin à Nedroma (70 km au nord-ouest de Tlemcen) lors de la deuxième journée de la visite présidentielle. Explication: confrontés aux fortes pluies, les ministres Sakhri, Barkat, Abdelaoui, Tebboune ainsi que les deux conseillers du Président, Djiar et Zerhouni ont opté pour la parka made in ANP. Seul le ministre de l'Intérieur, Yazid Zerhouni, a préféré garder son pardessus bleu nuit. «A quelques dizaines de kilomètres des frontières avec le Maroc, cela s'apparente à un message», ironise-t-on. Nedroma, c'est la daïra d'origine de Bouteflika et de Yazid Zerhouni. Lors du bain de foule désormais traditionnels, la foule les interpelle par leur prénoms: «Ya Abdelaziz!», «Ya Noureddine!». On est entre nous! C'est la famille! Lors de la pose de la première pierre d'une unité de médecine d'urgence à l'entrée Est de Nedroma, Bouteflika a tenu à préciser: «Nous remercions ici El Hadj El Ghafor, car c'est son idée.» L'occasion aussi de visiter la médina et le projet de restauration de l'antique mosquée où le Président a prié. Départ ensuite vers le port de Ghazaouet (au nord-ouest de Tlemcen) où Bouteflika a écouté un exposé sur notamment, les projets de développement de ce port, qui date de 1908. Le site devait abriter une zone franche, laquelle a été «délocalisée» vers Bellara à Jijel, de l'autre côté du pays. Direction Maghnia, à 14 km d'Oujda, la première ville marocaine derrière les frontières. Quelques inaugurations et cette jeunesse qui étale l'ampleur du chômage régnant. Ici, ce sont la zetla, la kif-connection. Ses lieux de prédilection s'appellent Ouled Bendamou, Almatmar, La Carrière, etc. «Ben Bella est absent, sa maison est au centre-ville», indique ce vieil homme qui a tenu ensuite, à la vue du Président de l'approcher et de lui remettre une lettre de doléances. Cette dernière sera transmise grâce à un proche de l'entourage de Bouteflika. «Les terroristes ici n'assassinent pas, ils s'occupent plutôt de la contrebande», confie ce jeune. Au centre-ville de Maghnia, un bain de foule imprévu au programme de la visite anime la «route de Oujda», une des artères principales de la ville. Sur une pancarte, on peut lire: «Le PRA est avec vous, Monsieur le Président», à côté de l'effigie de Boukrouh. Le cortège s'élance vers le barrage de Hammam Boughrara. Là, Bouteflika a évoqué la commission mixte algéro-marocaine pour étudier la pollution des eaux de ce barrage par les rejets de la zone industrielle de Oujda via l'Oued Mouileh. Il a aussi parlé d'exiger que tous les cahiers des charges des entreprises industrielles doivent mentionner le volet de traitement des eaux usées. Dernière station du périple: visite du mausolée de Sidi Dalia dans la très enclavée commune de Sidi Djillali. C'est le «Ghafour» du puissant ârchs des Ouled N'har himself qui accueille Bouteflika. Ce mausolée a été la cible d'un attentat en 1998. S'ensuivirent l'exposé sur le programme du Haut Commissariat du développement de la steppe et une partie de fantasia. Le prochain épisode des sorties présidentielles se déroulera à Chlef et à Relizane.