Le président libanais, Michel Sleimane, effectuera le 13 août un déplacement à Damas lors duquel il aura une rencontre avec son homologue syrien, Bachar al-Assad. Le gouvernement libanais d'union nationale a adopté lundi soir sa déclaration de politique générale, qui affirme l'autorité de l'Etat sur tous les dossiers, y compris celui des armes du Hezbollah. «L'ébauche de la déclaration a été approuvée à l'unanimité», a déclaré le ministre de l'Information Tarek Mitri, à l'issue d'une réunion du Conseil des ministres présidée par le chef de l'Etat, Michel Sleimane. Le Parlement devrait prochainement procéder à un vote de confiance pour que ce gouvernement, formé le 11 juillet, soit doté de l'ensemble de ses prérogatives. La rédaction de la déclaration a achoppé pendant trois semaines sur la question de l'arsenal du Hezbollah, chef de file de l'opposition et fer de lance de la lutte contre l'occupation israélienne du sud Liban jusqu'au retrait d'Israël en mai 2000. Le ministre de l'Information a précisé que quatre ministres de la majorité avaient exprimé des «réserves» concernant la clause liée à «la résistance contre Israël». La déclaration souligne «le droit du Liban et de son peuple, son armée et sa résistance à libérer sa terre dans les Fermes de Chebaa, les collines de Kfarchouba et Ghajar», localités frontalières du sud du Liban occupées par Israël. Des ministres de la majorité ont demandé que l'expression «sous l'aile de l'Etat» soit ajoutée à cette clause, mais cette proposition n'a pas été prise en compte. M.Sleimane a estimé que la déclaration «affirmait l'autorité de l'Etat», et que «la résistance», en référence au Hezbollah, «pourrait contribuer au renforcement de cette autorité». La déclaration souligne que «l'unité et l'autorité de l'Etat seraient le principe directeur guidant toutes les décisions et actions du gouvernement». Selon l'ébauche du texte publiée par la presse, «ce principe régirait l'ensemble des clauses figurant dans la déclaration ministérielle», y compris celle liée à la résistance. L'opposition insiste sur «le droit de résister» face à Israël, tandis que la majorité au pouvoir insiste que seul l'Etat peut décider des questions de guerre et de paix et voudrait débattre de l'armement du Hezbollah dans le cadre d'un dialogue national. Le nouveau gouvernement est formé de 30 membres où l'opposition menée par le Hezbollah bénéficie d'une minorité de blocage avec onze ministres, en vertu de l'accord interlibanais de Doha du 21 mai, qui a débloqué une longue crise politique ayant dégénéré en combats qui ont fait 65 morts en mai. Le Hezbollah avait alors utilisé ses armes lors d'un coup de force dans le secteur ouest de Beyrouth, ce qui rendu la question de son armement encore plus controversée. Par ailleurs, des sources proches du palais présidentiel libanais indiquent que le président libanais, Michel Sleimane, effectuera la semaine prochaine sa première visite en tant que chef d'Etat à Damas, où il rencontrera son homologue syrien, Bachar al-Assad. «Le Sommet se tiendra le 13 août», a précisé ce responsable. Il s'agit de la première visite officielle de M.Sleimane en Syrie depuis son élection le 25 mai dernier et sa deuxième rencontre avec M.Assad, après celle tenue à Paris le mois dernier et au cours de laquelle avait été annoncé le prochain établissement de liens diplomatiques entre les deux pays voisins. Les relations entre Damas, ancienne puissance de tutelle, et Beyrouth se sont détériorées après le retrait des troupes syriennes du Liban en avril 2005 à la suite de l'assassinat de l'ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri à Beyrouth. La majorité antisyrienne au Liban accuse Damas d'avoir commandité ce meurtre mais la Syrie nie toute implication. Damas et Beyrouth n'ont jamais noué de relations diplomatiques depuis la proclamation de leur indépendance, il y a plus de 60 ans, à la fin du mandat français. Pendant trente ans, la Syrie a maintenu une tutelle politique et une présence militaire au Liban. Le gouvernement libanais d'union nationale, au sein duquel l'opposition soutenue par Damas et Téhéran dispose d'un droit de veto, a adopté lundi sa déclaration de politique générale, en prévision du vote de confiance au Parlement. Le texte appelle à «des relations fraternelles basées sur le respect mutuel de la souveraineté et de l'indépendance des deux pays». Il appelle également à la délimitation de la frontière entre le Liban et la Syrie.