L'artiste se dit confiant et satisfait par sa première édition qui se veut avant tout festive. L'Expression: Quel est votre sentiment pour avoir participé à ce Festival dans sa première édition? Katchou: Franchement, je suis très content d'être ici à Tam pour participer à cette grande manifestation de la musique et de la chanson amazighes et je suis aussi très honoré de parrainer ce festival en ma qualité de chanteur-vedette, représentant de la chanson chaouie. Quelle évaluation faites-vous de ses trois premières journées? Cela se passe bien dans l'ensemble avec des points forts et des points faibles comme dans chaque événement. Pour une première, le festival dans sa première édition est une réussite. Nous sommes à l'extrême sud d'Algérie. Le peu de moyens dont dispose la wilaya de Tamanrasset, d'une part, et le manque d'expérience d'autre part, ont révélé les quelques lacunes dans la programmation et l'organisation. Quels sont justement les points positifs et négatifs de ce festival dans sa première édition? Vous dites bien dans sa première édition qui est un élément important, car en général, je suis quelqu'un qui positive les choses. Sinon, le point positif essentiel c'est le frottement entre les différentes cultures dans leurs genres de musique des quatre coins du pays, c'est aussi l'encouragement des jeunes chanteurs amateurs dans le but de les aider et de les orienter. Sinon, les points négatifs dont j'ai fait part, peuvent se corriger avec le temps, l'essentiel, c'est l'institutionnalisation. Si c'était vous l'initiateur et l'organisateur, quelle touche auriez-vous apportée à ce Festival? J'accentuerais mon travail sur le volet préparation, organisation et programmation, tout en mettant une tête d'affiche chaque jour et surtout penser à trouver un endroit plus spacieux pour contenir tout le monde. Qu'attendez-vous en tant que chanteur algérien représentant de 12 chansons chaouies de ce festival? C'est un festival de la chanson et de la musique amazighes dans sa diversité. Ma foi, c'est une occasion de s'autoévaluer à chaque rendez-vous, justement. C'est un moyen de faire ses bilans périodiques avec toute objectivité. En plus de ses aspects, somme toute importants à mon avis, c'est aussi un moyen de formation et d'encadrement des jeunes chanteurs amateurs qui ont besoin de ce genre de manifestations pour s'exprimer et émerger. Où en est la chanson chaouie aujourd'hui? La chanson chaouie, à l'instar des autres styles de la chanson algérienne, raï, kabyle, targuie...,avance à reculons. Elle est en voie de dégradation continue, et le drame c'est que ça continue malgré la sonnette d'alarme et autres cris de détresse. Quelle est ou plutôt quelles sont les causes de ce constat amer? Les causes sont multiples à mon avis. Pour essayer de donner des explications à ce phénomène réel, je pense que c'est le manque de formation et d'encadrement et surtout le manque de sérieux dans sa prise en charge. L'impatience et l'excès de précipitation des jeunes chanteurs dans le but d'émerger rapidement ont fait en sorte de s'occuper de la forme sans le fond qui est l'âme de toute chose. Cette façon de faire et d'agir à fini par donner un coup fatal à la musique et à la chanson. A votre avis, quel est le remède? Justement, ce genre de festival doit s'inscrire dans cet angle d'objectif. Parfois, la vérité blesse mais elle fait avancer quand on agit sérieusement. Il faut alerter et sensibiliser dans le bon sens. Aujourd'hui, le monde a évolué dans tous les domaines. Par conséquent, on devrait se préparer à cette situation. La recherche dans notre domaine de la chanson et de musique est le seul moyen de redresser la barre, il faut sortir de ce cercle vicieux qu'est la facilité et d'éviter ces reprises à chaque fois archaïques et moins bonnes que l'original. Donc, à vous entendre, vous êtes contre les reprises même si vous en avez fait... Ecoutez, je ne suis pas contre les reprises quand elles apportent un plus à la chanson et à la musique d'un genre donné, mais on ne doit pas accepter n'importe quoi, d'une part, et faire un album ou un nouveau produit à majorité de chanson reprises d'autre part. Quels sont vos projets? Je prépare un nouvel album qui est au stade de finalisation et qui sortira, si tout va bien, en avril prochain. C'est un album que je n'ai pas encore titré, car il n'est pas encore finalisé. Quel est votre dernier mot pour conclure? Je souhaite plein de réussite à ce Festival culturel national annuel. J'espère qu'il sera périodique, et apportera un plus à la musique et à la chanson amazighes. Sinon, je remercie tous les gens de Tam pour le bon accueil et, notamment mon public qui a été sublime lors de mon passage, et dommage pour ceux qui n'ont pas pu assister au gala par faute d'exiguïté du Théâtre de verdure.