Actuellement, la priorité est de couvrir les besoins humanitaires et alimentaires de Ghaza. «Il est nécessaire d'envoyer une commission internationale de spécialistes, pour enquêter sur l'ensemble des armements utilisés pendant l'offensive sur Ghaza», a souligné le directeur exécutif de la Forem, Abdelhak Maki, lors d'une conférence-débat animée hier au centre de presse d'El Moudjahid. Pour Abdelhak Maki, ce qui se passe à Ghaza est un crime de guerre où aucun droit international n'a été respecté. «C'est une guerre voulue pour exterminer le peuple palestinien» déclare-t-il. Pour appuyer ses dires, Abdelhak Maki a rappelé l'attaque israélienne contre les hôpitaux et les centres des ONG. Même les droits de l'enfance n'ont pas été respectés, 410 enfants ont été tués en 22 jours. Aujourd'hui, Ghaza compte 50.000 sans-abri et 45.000 réfugiés. Plus de 100 variétés d'armes ont été utilisées pendant cette guerre, dont certaines sont nouvelles. «Ghaza a toujours servi de terrain d'essai à de nouvelles armes dont les effets à moyen et long termes restent à identifier», souligne l'orateur. Mille tonnes de bombes ont été larguées au cours de 2700 raids recensés depuis le début de l'agression. Parmi les armes utilisées, les bombes au phosphore blanc. 90% des blessés ont été victimes de ces bombes. Officiellement, le phosphore blanc est une arme incendiaire et, en tant que telle, elle n'est pas interdite par le droit de la guerre. Mais le Protocole sur la limitation ou l'interdiction de l'emploi des armes incendiaires, en vigueur depuis 1983, en réglemente l'utilisation contre les cibles militaires et en interdit l'emploi contre les civils. Israël n'a pas signé ce protocole, pas plus que la quasi-totalité des pays arabes. Actuellement, la priorité est de doter la bande de Ghaza en besoins humanitaires tels que la nourriture, l'eau. Mais, en l'absence d'aide psychologique, toute une génération d'enfants risque de grandir dans la peur et le traumatisme. La Forem, en tant qu'ONG, a pris plusieurs décisions afin de venir en aide aux enfants ghazaouis. Parmi ces décisions, l'envoi d'une équipe de psychologues spécialisés dans les psychotrauma ainsi que la programmation d'un cycle de formation sur place, pour la prise en charge des enfants et un dispositif de concertation à distance avec la coordination des soins psychologiques à Ghaza. En termes d'action de solidarité avec les victimes de cette tragédie, Abdelhak Maki a lancé un appel aux familles algériennes, pour accueillir un enfant palestinien pendant les vacances. 10% des enfants palestiniens souffrent de malnutrition. Dans ce sens, Abdelhak Maki a indiqué qu'une aide humanitaire composée notamment de denrées alimentaires, de médicaments et de kits de cuisine sera bientôt envoyée à Ghaza.