Il a été décidé d'injecter 10 milliards dans le Fonds de caution mutuelle de garantie risques/crédits pour garantir les crédits. Quel sera le résultat d'une opération bancaire quand celle-ci est mue par des impératifs politiques? Il faut attendre pour voir les fruits de cette nouvelle attitude des banques algériennes qui auraient «reçu l'injonction» de donner des crédits pour financer les projets économiques des jeunes. Le gouvernement veut en finir avec les lenteurs bancaires dans le traitement des dossiers et l'octroi des crédits pour le financement des PME-PMI. C'est ce qu'a affirmé, hier, le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Tayeb Louh, en marge de la 12e Réunion du Réseau international des institutions de formation dans le travail, organisée par l'Institut national du travail. «La durée du traitement des dossiers des jeunes entrepreneurs, notamment dans le cadre de l'Ansej, l'Angem et la Cnac, est excessive», a indiqué M.Louh. Quel est le secret de ce changement? «Dans l'application de la loi de finances 2009, il a été décidé d'injecter 10 milliards dans le Fonds de caution mutuelle de garantie risques/crédits et il est convenu de rajouter à ce montant, 10 autres milliards de dinars en 2010.» Ce fameux Fonds va encourager les banques à aller plus vite dans l'attribution des crédits. Ce Fonds a été créé, rappelons-le, afin de garantir les crédits accordés par les banques et les établissements financiers aux microentreprises créées dans le cadre du dispositif Ansej. Ce dispositif va permettre de lutter contre le chômage et d'inculquer l'esprit d'«entrepreneuriat» aux jeunes. Ainsi «ces facilités aux jeunes promoteurs assurent la création des entreprises et les orientent selon les aspirations et selon les exigences de l'économie de marché». Justement, à propos du chômage, M.Louh se base sur les données de 2007. A cette époque-là, le taux a atteint 11, 8%. Où réside la faille? «L'ONS a terminé son enquête à propos du chômage. Il est en train de l'affiner», s'est-il justifié avant d'ajouter que «ce taux va vers la baisse». Selon M.Louh, son département possède des indicateurs qui présagent cette réduction. Le ministre a précisé que plus de 150 milliards de dollars ont été déployés dans ce sens dans le plan quinquennal 2004/2009. Dans son discours d'ouverture de cette réunion, le ministre a évoqué la promotion du dialogue social alors que les syndicalistes font face à l'obstacle de la Fonction publique. «Les différents syndicats agréés sont en dialogue permanent avec la tutelle», a t-il démenti. Le ministre a abordé également la question du nouveau statut et le régime indemnitaire.Pour lui, il ne reste que le règlement de la question du régime indemnitaire qui nécessite plus de temps. «Pour la question du régime indemnitaire, elle est liée à la finalisation des statuts particuliers des différents secteurs. Comme le gouvernement n'a adopté pour le moment que 18 sur les 45 statuts particuliers prévus, la tripartite n'aura pas lieu durant le deuxième semestre de l'année 2009. Il faut beaucoup de temps», précise-t-il. Concernant le nouveau Code du travail, l'intervenant a déclaré «qu'on va ouvrir un débat sur la question avec nos partenaires sociaux sur le nouveau projet du Code de travail à partir du 2e semestre 2009. C'est un projet énorme et important». Selon le ministre, cette rencontre va traiter toute une philosophie économique et sociale qui doit être adaptée aux données mondiales. «L‘objectif de la rencontre vise à garantir et créer de l'emploi, ce qui tend à l'édification d'une économie hors hydrocarbures.» Concernant les retraités affiliés à la Casnos dont la pension est de moins de 11.000DA et qui devaient recevoir une augmentation, il semblerait que certains concernés ne l'ont pas encore touchée. Or, le ministre affirme que la décision du président de la République a été appliquée dès janvier 2009. «Tous les concernés ont reçu leur augmentation qui est de 5%», a-t-il indiqué.