Pour faire son chemin, l'artiste n'a besoin ni d'une canne ni d'un parapluie. L'Office national des droits d'auteurs et droits voisins a organisé hier dans l'après-midi, à l'hôtel El Aurassi, une cérémonie à l'occasion de la distribution des répartitions aux artistes interprètes. Lors de cet événement, le directeur général de l'Office, M.Hakim Taousar, a profité de cette opportunité devant un parterre de journalistes de la représentante du ministère de la Culture, Mme Nadia Mokani, et d'artistes pour présenter le bilan de l'activité de gestion des droits voisins. C'était aussi l'occasion d'examiner les évaluations annuelles et d'analyser les différents bilans d'exploitation et estimer l'état d'avancement de la mise en oeuvre de son plan d'action. Ouvrant la séance, M.Hakim Taousar a tenu à rappeler l'importance du secteur et sa sensibilité, contribuant fortement au renforcement de la compétitivité et de l'attractivité de notre pays sur la scène nationale, internationale et dans le contexte général de mondialisation. Se félicitant de l'engouement de l'équipe qui l'entoure, permettant ainsi à son institution de réaliser les objectifs tracés, il affirmera le «besoin de redoubler d'efforts, avec abnégation et dévouement, afin de conforter et préserver ces résultats et contribuer à la réalisation des objectifs stratégiques de développement que vise notre secteur». A cet effet, notre interlocuteur précise qu'il se propose de faire de ces rendez-vous une tradition pour éclairer l'opinion publique en général et les artistes en particulier. M.Taousar a mis l'accent sur l'engagement de son institution en faveur de la défense des droits d'auteurs, de créateurs et d'artistes, notamment au plan socioprofessionnel. Dans ce contexte, le directeur général de l'Onda a rappelé l'ordonnance n°03-05 du 19 juillet 2003 relative aux droits d'auteurs et droits voisins qui définit «les droits d'auteur et les droits voisins ainsi que les oeuvres littéraires ou artistiques protégées et fixe les sanctions des préjudices subis par la violation de ces droits». Il a également mis l'accent sur l'impérative protection des droits voisins prévue par le chapitre III de l'ordonnance en question. En vertu de l'article 107, «tout artiste qui interprète ou exécute une oeuvre de l'esprit ou une oeuvre du patrimoine culturel traditionnel, tout producteur qui réalise des phonogrammes ou vidéogrammes relatifs à ces oeuvres et tout organisme de radiodiffusion sonore ou audiovisuelle qui produit des programmes communiquant ces oeuvres au public, bénéficient sur leurs prestations des droits voisins et des droits d'auteurs, dénommés droits voisins». Et d'ajouter que «toutes les redevances des artistes seront versées régulièrement sur leurs comptes». Toutefois, «les principales fonctions de l'Onda plus ou moins abouties sont la protection sociale à travers l'offre de trois services: l'allocation de retraite complémentaire, l'allocation d'aide sociale de secours et l'allocation de décès». Aussi, l'Onda soutient la création algérienne en subventionnant de nombreux projets culturels, par des soutiens matériels. D'ailleurs, à cet effet 30% de son budget est allé l'an dernier à l'encouragement et l'aide à la création ainsi qu'à l'enregistrement du patrimoine, a-t-il souligné. M.Taousar a ensuite enchaîné pour présenter les résultats définitifs de l'année 2003 à 2006, dont le montant s'élève à 466.275.000,00 DA, soit une moyenne annuelle de perception de 116.573.750.00 DA. Ce montant représente actuellement 40% du montant global des perceptions de l'Office. L'intervenant a également indiqué que «la redevance au titre du droit à rémunération au bénéfice de l'artiste interprète ou exécutant et du producteur de phonogramme est perçue par l'ONDA auprès des organismes de radiodiffusion sonore ou audiovisuelle et des usagers concernés par leurs prestations. Quoique les redevances des médias lourds tels que la Radio nationale et la Télévision, la pratique n'a jamais été appliquée après maintes tentatives». «Ce litige commence à voir la lumière grâce à Mme la ministre de la Culture qui a pris le dossier en main», a-t-il précisé. «La redevance est répartie à 50% à l'artiste interprète ou exécutant et à 50% au producteur de phonogrammes», a-t-il ajouté, rappelant que la redevance pour copie privée «est répartie, après déduction des frais de gestion, par l'Onda aux catégories de bénéficiaires». Il est exigé pour tout auteur ou structure, notamment audiovisuelle, qui adhère à l'Onda, de verser à l'Office des redevances variant entre 1,5 et 3,5% des recettes. La rencontre a en outre été marquée par la remise de récompenses à un nombre d'artistes, de créateurs et de comédiens, à l'instar de Nadia Benyoucef et Beihdja Rahal, les comédiens Larbi Zekkal, H'sen Benzirari et Farida Saboundji ou encore la fille de l'ancienne maîtresse du haouzi, la regrettée Fadhila Dziria...Pourquoi toujours les mêmes? Sur quels critères ont-ils été choisis? L'initiative de l'Onda est à envier car à travers une telle manifestation culturelle de qualité, met en valeur les artistes et le patrimoine culturel. Mais les artistes qui devraient être soucieux de leur situation ou de leur statut sont passifs au point où ils sont devenus des assistés. Pour faire son chemin, l'artiste n'a besoin ni d'une canne ni d'un parapluie car la création artistique s'abreuve des préoccupations profondes de la société. A méditer...