bien que très présente dans la littérature en général, la femme commence, aujourd'hui, à s'imposer dans la BD. L'expérience de la femme dans la bande dessinée (BD) a été mise en exergue lors d'une conférence organisée hier à Riad El Feth (Alger) dans le cadre du 2e Festival international consacré à ce 9e art et qui prendra fin aujourd'hui avec la remise des prix et des trophées aux lauréats. Comme il n'est un secret pour personne, la bande dessinée commence à s'ouvrir aux femmes mais beaucoup trop lentement. Quelques années auparavant, on ne citait que quelques noms reconnus. Aujourd'hui, la femme commence à s'imposer en tant que telle et les statistiques sont là pour le confirmer, même si, c'est inférieur à la situation que l'on connaît dans la littérature en général, ou dans le livre pour la jeunesse. Cette situation doit nous interpeller. D'ailleurs, durant les interventions des unes et des autres, on constate que la situation actuelle dans le domaine est caractérisée par l'insuffisance des connaissances et par l'incertitude. C'est un syndrome dont le diagnostic peut être rendu difficile du fait d'un large éventail de formes, qui couvre un champ très vaste allant des handicaps jusqu'à des situations compatibles avec des niveaux appréciables. Ces remarques conduisent à souligner l'aspect différent des problèmes posés par le fait que les situations ne se ressemblent pas dans tous les pays. «Les femmes ont une perspective unique, et j'espère en voir plus», a indiqué la bédéiste américaine Eliot. ajoutant cependant que «la grande différence entre la BD féminine et celle des hommes est flagrante. Entre 250 bédéistes dans les journaux, on ne trouve que 12 femmes». «Quand je travaille une bande dessinée, je laisse libre cours à mon imagination et je me mets dans la peau des personnages. Pour moi, c'est une thérapie», a relevé l'oratrice. Pour Leïla Manhoud du Liban: «Rien ne s'offre, tout s'arrache. Alors on est mieux servi que par soi-même.» «A mes débuts, mon entourage me disait que l'illustration n'est pas un travail. Après une formation aux USA, j'ai commencé à illustrer les livres pour enfants», a-t-elle expliqué. Faisant remarquer qu'«il y a beaucoup de femmes qui ont des maisons d'édition». «On ne peut pas parler de la BD en Tunisie, puisqu'elle est à ses débuts», a souligné la bédéiste Djihine de Tunisie. «Avec l'avènement des nouvelles technologies, on peut faire différentes adaptations», a expliqué Pascal la bédéiste québécoise pour qui «la BD est un marché important à ne pas négliger». Pour leur part, les deux bédéistes, égyptienne et Laurane de l'Ile Maurice, ont donné un aperçu de leur parcours personnel, rappelant les débuts difficiles de chacune d'elles. Quant à la révélation de cette édition en la personne de Nsana Banimba du CongoBrazzaville, elle est la première femme à accéder à ce métier qui est à ses débuts dans son pays. Malgré toutes les difficultés, comme l'inexistence de maisons d'éditions, cette charge étant réalisée en Europe avec leurs propres moyens, Nsana Banimba continue son bout de chemin en essayant «de s'exprimer à travers de la bande dessinée», a-t-elle confié.