En calculant les frais de l'opération, l'Etat affiche clairement sa détermination à modifier la carte nationale. L'Etat prend au sérieux le projet du découpage administratif, un montant de 15 milliards de dinars lui a été alloué dans l'avant-projet de loi de finances 2010. C'est ce qui ressort de la réunion du Conseil des ministres qui s'est tenue, hier, sous la présidence du chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika. Intégré dans le budget de fonctionnement, ce montant, indique le document, sera destiné pour la mise en place des wilayas déléguées. Ainsi, en calculant les frais de l'opération, l'Etat affiche clairement sa détermination à modifier la carte nationale en promouvant des daïras en wilayas déléguées. Ce dossier qui date de plus d'une décennie, verra enfin le jour. L'opération de promotion des daïras au statut de wilayas déléguées est loin d'être une sinécure. D'autant que le nombre de daïras qui revendiquent le statut de wilayas déléguées est estimé à 96 daïras, selon une source proche du dossier. Ce qui complique davantage la mission du gouvernement. Sachant que ce transfert est tributaire de nombreux facteurs et exige de gros moyens financiers et matériels ainsi que des infrastructures de base, le gouvernement compte faire la sélection. Selon la même source, le nombre des daïras devant être promues en wilayas déléguées ne devrait pas dépasser la trentaine. Le ministre délégué chargé des Collectivités locales, Daho Ould Kablia, a assuré dernièrement à partir de Ghardaïa que ni le nombre ni les noms des villes qui seront promues ne sont encore arrêtés. Le nouveau découpage administratif est un dossier «très complexe», qui ne peut être ficelé en l'espace de quelques mois, avait indiqué Daho Ould Kablia. «Le nouveau découpage administratif nécessite et nécessitera encore du temps», a-t-il souligné. Et de renchérir que «ce dossier exige des études bien détaillées sur tous les plans. Aussi bien sur le plan socio-économique que sur le plan faisabilité. Ce n'est pas du jour au lendemain qu'on procédera à un tel découpage». C'est plus compliqué qu'on ne l'imagine. Une wilaya déléguée doit englober, explique un responsable, plusieurs directions: santé, hydraulique, travaux publics, commerce, agriculture, culture, etc. Ce qui demande de mobiliser du personnel qualifié, former des cadres, créer des cités administratives, mobiliser des sommes colossales pour l'équipement de ces wilayas déléguées. Ayant tiré la leçon du découpage administratif de 1984, l'Etat veut cette fois prendre toutes ses précautions pour mieux préparer les daïras à la nouvelle restructuration.