A la menace intégriste, l'urbanisation à outrance, est venu s'ajouter le rouleau compresseur de la corruption. «La wilaya d'Oran est à vocation agricole, qu'on le veuille ou non» s'est révolté un élu à l'APW d'Oran lors de la présentation aux débats, du dossier agricole. Cette tendance s'est confirmée à la faveur de l'intérêt accordé par les investisseurs d'Oran. En effet, «plus de 500 hectares d'olives ont été plantés en 2008, la demande est toujours forte», apprend-on de M.Midoun, directeur des servi-ces agricoles d'Oran, qui a indiqué que «l'oléiculture revêt un intérêt particulier auprès des paysans de toute la wilaya». Ce n'est pas un hasard si l'oléicole connaît une forte demande auprès des services agricoles depuis la destruction des vignobles. Fini le bon vieux temps où les régions rurales d'Oran étaient ornées d'alignements de vignobles qui faisaient le bonheur des restaurants et bars européens. Cette culture n'a plus droit de cité dans une wilaya, jadis bastion des grandes exportations en matière de vin algérien. Sa disparition est imputable à plusieurs paramètres aussi bien d'ordre politique que climatologique. En effet, à l'avènement de la nébuleuse intégriste, la culture des vignes a été considérée comme un pêché. Bien avant les années 90, les menaces d'incendier les fermes cultivant les vignes à vin étaient persistantes. Cette tendance a été confirmée juste après que le FIS dissous eut raflé plusieurs communes rurales à vocation agricole. La peur régnait en maître des lieux face à la menace exhibée comme seule moyen de communication. «Le FIS dissous a, soi- disant, tenté de purifier la société en paupérisant des dizaines de familles et désertifiant autant de fermes aux terres fertiles, d'énormes pertes d'intérêts ont été enregistrées», déplore-t-on. Les pertes ne sont pas à énumérer. «Au moins une vingtaine de fermiers ont changé d'activité», a-t-on appris auprès des services agricoles d'Oran. Par ailleurs, faute d'une meilleure prise en charge et en raison de l'absence totale d'un plan de gestion rationnelle, les vignes d'Oran étaient livrées à leur triste sort à la suite de la sécheresse des années 1980. «Nous avons subi d'énormes pertes faute de moyens d'irrigations», a expliqué un autre paysan dans la localité agricole de Boutlelis. Pis, les grandes mutations qu'a connues le pays durant les deux décennies de di-sette ont longuement contribué à la disparition des vignes. «A la menace intégriste, l'urbanisation à outrance, est venue s'ajouter le rouleau compresseur de la corruption», a déploré un autre paysan. Et ce dernier d'ajouter,que plusieurs fermes aux terres fertiles, ont été détournées de leur vocation initiale avant d'être colonisées par la bétonisation. Les oranges ont également connu le même sort et un déclin de production important. Fini le bon vieux temps où M.Clémentine s'amusait dans ses greffes pour mettre au monde son produit qu'il a baptisé en son nom. Aujourd'hui, l'on tente tant bien que mal d'apporter des solutions à la faveur des différents plans de sauvetage de dernière minute.