Par choix tactique ou blessures, la défense de l'équipe de France est sans cesse chamboulée. La même charnière centrale n'a pas été alignée plus de deux fois d'affilée depuis l'Euro-2008 et le forfait d'Abidal contraint à un nouvel axe mercredi en barrage retour contre l'Eire. Le gardien Hugo Lloris a rendu une copie parfaite samedi à Dublin, réalisant ce que Steve Mandanda n'avait pas fait avant lui: un arrêt vital, face à Whelan à la 87e minute. Ne jamais avoir exécuté de parade salvatrice, c'est aussi ce qui avait été reproché à Grégory Coupet durant l'Euro-2008. Pour les latéraux, les choix ont été arrêtés après l'Euro. Bakary Sagna à droite et Patrice Evra à gauche, installés dès le premier match de qualification au Mondial-2010, n'ont jamais été remis en cause depuis. Le naufrage face aux Pays-Bas (4-1) lors du 2e match de poule des Bleus à l'Euro-2008 a contraint Thuram, en bout de course, à laisser sa place dans l'axe à Abidal, au côté de Gallas, pour le dernier match du premier tour. Une faute d'Abidal contre Toni a entraîné son exclusion et un penalty pour les Italiens, et la défaite 2-0 contre l'Italie a scellé l'élimination des Bleus. Après l'Euro et la retraite de «Tutu», Mexès, adoubé par Thuram, a été lancé à côté de Gallas. Mais le joueur de l'AS Rome a été un des grands coupables de l'humiliation subie 3-1 en Autriche pour le premier match de qualification au Mondial-2010. Les paires Gallas-Abidal puis Boumsong-Abidal ont ensuite été testées au gré des méformes des uns et des blessures de Gallas. Squillaci marque des points, Escudé marque contre son camp. La charnière Gallas-Mexès a fait son retour pour des amicaux fin 2008-début 2009, avant que Squillaci ne marque des points en qualification au côté de Gallas lors de la double confrontation contre la Lituanie en mars et avril (deux succès français 1-0). Mais Gallas s'est blessé début avril. Les versions Squillaci-Escudé et Mexès-Boumsong ont alors été essayées en amicaux. Le 12 août aux Féroé, pour la reprise des qualifications, Domenech a décidé de changer son gardien: Lloris a été titularisé aux dépens de Mandanda. Et Escudé, défenseur polyvalent qu'apprécie Domenech, a été collé à Gallas dans la charnière. Mais Escudé a marqué un but contre son camp lors d'un France-Roumanie très important le 5 septembre au Stade de France (1-1). Le 9 septembre, dans le Marakana de Belgrade, Abidal est revenu au côté de Gallas. Mais le duo a manqué son début de match, laissant passer Zigic: Lloris a accroché le Serbe dans sa surface, avec une exclusion et un penalty à la clé. Gallas et Abidal ont fait leur mea culpa. «L'action en Serbie nous reste en travers de la gorge avec les conséquences qu'il y a eu derrière», insiste «Abi». Et Domenech leur a fait confiance contre les Féroé à Guingamp en octobre. Il les a ensuite fait souffler, alignant un tandem Squillaci-Escudé contre l'Autriche dans un match dénué d'enjeu. Abidal, alors qu'il joue latéral gauche au Barça, s'est imposé naturellement chez les Bleus pour seconder Gallas à Croke Park. Il a réalisé un match plein, mais s'est blessé. Pour aujourd'hui, dans un barrage retour très attendu, Domenech a le choix entre Escudé et Squillaci pour aider Gallas. Le registre de Squillaci et sa bonne entente avec Gallas par deux fois contre la Lituanie lui donnent un net avantage sur son partenaire de Séville.