La décision d'effacer les dettes des agriculteurs, qui s'élèvent à 41 milliards de dinars et celle d'octroyer 200 milliards de dinars pour le développement des filières agricoles, réussiront-elles à relancer l'agriculture et à faire oublier les dysfonctionnements et les détournements du Plan national de développement agricole. Mis en place en juillet 2000 pour restaurer l'agriculture dans l'économie nationale, le PNDA n'a pas réussi à apporter les résultats escomptés de manière équilibrée. Cette politique agricole appliquée durant l'ère de Saïd Barkat a certes été couronnée de succès dans certaines wilayas avec l'amélioration de la production agricole. Mais dans d'autres régions, c'est l'échec. Pourquoi ? Quand la corruption se mêle. Il s'agit en effet tout simplement d'absence de transparence de gestion, particulièrement sur le plan financier et en matière de foncier. Des sommes colossales, destinées au développement agricole dans les zones rurales ont été détournées à d'autres objectifs qui n'ont rien à voir avec le secteur agricole. La période de mise en œuvre du PNDA a en effet été marquée par l'éclatement de scandales dans le secteur agricole. Ils sont nombreux les agriculteurs à avoir été privés de subventions alors que d'autres ont été abondamment financés pour des projets fictifs. Il y a en somme des cas de corruption. De nombreuses irrégularités sont en effet à signaler dans l'octroi de subventions et autres formes d'aide aux agriculteurs. Des enquêtes ont été lancées et la justice a même été saisie et des poursuites ont été engagées. L'affaire de la Générale des concessions agricoles qui avait éclaté à Djelfa fin 2006 illustre bien la situation. Des fonds destinés au financement de projets entrant dans le cadre du développement de l'agriculture rurale avaient été détournés au profit de nombreux entrepreneurs privés privant les populations steppiques de connaître une amélioration sur le plan socioéconomique. Cette affaire dans laquelle plusieurs responsables étaient impliqués avait eu l'effet d'une bombe au sein de la population. Un autre scandale moins médiatisé avait également éclaté à Ouargla. Ceci pour montrer l'ampleur des détournements. Un phénomène qui n'a pas épargné les terres agricoles à travers plusieurs régions du pays. Des EAC (exploitations agricoles collectives) et des EAI (exploitations agricoles individuelles), pourtant productives, se sont retrouvées transformées en assiettes pour la construction d'habitations ou de locaux commerciaux. Le président de la République a d'ailleurs, dans son discours prononcé à l'occasion de la conférence nationale sur l'agriculture, dénoncé le détournement du foncier agricole à d'autres objectifs. S. I.