L'opération de contrôle, qui a semé la panique avant-hier chez les commerçants de la ville de Béjaïa, a été démentie hier par les services de la wilaya. Toutes les parties concernées par les contrôles et vérifications de la profession ont nié avoir initié une quelconque opération dans ce sens. La fermeture des boutiques et commerces de la ville de Béjaïa durant la journée d'avant-hier, relevait d'une simple rumeur, s'est-on contenté de dire à l'unisson. Aussi bien au niveau de la gendarmerie, de la police, des douanes qu'au niveau de la direction du commerce, tous nos interlocuteurs ont infirmé l'initiative du genre, Même son de cloche chez les représentants des commerçants. Bien qu'il ait initié une réunion urgente de son bureau, le syndicat des commerçants de Béjaïa parlait lui aussi d'une rumeur. Tout le monde était hier unanime sur cette question sauf les commerçants, eux-mêmes, qui ont maintenu, hier encore, et majoritairement, leurs boutiques fermées. Ils soutenaient mordicus qu'il y a bel et bien eu des opérations de contrôle et que des contrôleurs sillonnaient la ville et procédaient à des vérifications diverses. La preuve en est que même l'appel de l'Ugca pour une réouverture des commerces n'a pas trouvé d'écho. La peur était encore hier de mise. Elle s'est même propagée dans les autres centres urbains de la wilaya où il a été signalé des fermetures inopinées. Rumeurs pour les officiels, réalité pour les commerçants. Que s'est-il réellement passé pour en arriver là? La question mérite d'être posée sachant la réaction spontanée qui s'est produite. Serait-il possible qu'une commission soit dépêchée par les directions nationales et régionales? Combien même c'était le cas, les autorités locales devraient en principe être informées. Dans ce cas, elles ne l'étaient pas. Hier, toutes les parties disent n'avoir pris connaissance d'aucune commission en déplacement à Béjaïa. Cette commission s'est-elle déplacée en catimini? On est tenté de le croire puisque tous les commerces de la ville ne pourraient se fermer aussi rapidement sur une simple décision. Quelque chose se serait alors produit à l'insu de toutes les parties. Autres questions qui taraudent les esprits. Nos commerçants frauderaient-ils dans leur totalité pour craindre à ce point les contrôles? Si on n'a rien à se reprocher pourquoi alors baisser rideau et fuir les vérifications. Avant-hier, hormis les cafetiers et les restaurateurs, tout le monde s'est empressé de fermer son commerce. Quand bien même il s'agit d'une rumeur, comment expliquer qu'elle fasse autant de ravages dans une région où les moyens de communication existent et sont bien suivis. Si les pouvoirs publics ont de nouvelles orientations à appliquer, pourquoi ne pas recourir à une sensibilisation. La sanction n'interviendrait qu'après et toucherait uniquement les récalcitrants. Ce qui s'est passé avant-hier à Béjaïa est tel qu'il laisse beaucoup de zones d'ombres. Les interrogations ne peuvent trouver de réponses que lorsque les enquêtes annoncées par certains services seront bouclées si toutefois, les conclusions seront rendues publiques. Il convient, tout de même, de rappeler que la ville avait pratiquement connu le même scénario à la veille des événements du Printemps noir d'avril 2001. A bon entendeur...