La récente vague d'arrestations de proches de l'ex-président renversé Mamadou Tandja a été menée sur la base de «renseignements» pour «activités subversives» contre le régime de transition, a affirmé hier le ministre nigérien de l'Intérieur, Ousmane Cissé. Ils ont été interpellés «sur la base de renseignements de police», a indiqué à la radio privée Saraounia M.Cissé, nommé début mars par la junte militaire au pouvoir depuis le coup d'Etat du 18 février. «La police va faire son travail» et «si il n'y a rien à leur reprocher (alors) il n'y a aucune raison que nous continuions à les garder», a assuré le ministre. En revanche, «si ces investigations confirment leur participation à des actions de sape, chacun va assumer ses actes devant la justice», a-t-il souligné. Hier, la radio privée Ténéré a annoncé de nouvelles arrestations dont celle d'Ibrahim Hamidou, un journaliste proche de la famille Tandja. En août 2009, huit patrons de journaux avaient été interpellés par la police après avoir publié des articles accusant Hadia Doulaye Tandja, fils du président déchu et Ibrahim Hamidou, d'avoir perçu en 2008 un «pot de vin» de 5 millions de dollars versés par Niger Uranium Venture SA, détenue par des Australiens, après l'obtention d'un permis de recherche d'uranium dans le nord du Niger. Quatre ex-ministres figurent parmi la dizaine de personnes arrêtées depuis dimanche. Il s'agit de Garba Lompo (Justice), Ali Lamine Zène (Finances), Lamido Moumouni (Equipement) et Moctar Kassoum (Communication et porte-parole du gouvernement). Mohamed Ben Omar, un autre ancien ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, et l'ex-président du Conseil supérieur de la Communication (CSC), Daouda Diallo ont également été arrêtés. Seïni Oumarou, président du parlement dissous par la junte et actuel président du Mouvement national pour la société de développement (MNSD, ex-parti au pouvoir) a aussi été interpellé, selon son entourage. M.Tandja, renversé après 10 ans à la tête du pays, et l'ex-ministre de l'Intérieur Albadé Abouba, sont toujours aux mains des putschistes qui ont promis de rendre le pouvoir aux civils après une période de transition dont la durée n'a pas été fixée.